Au revoir les Muses
Il pleuviotait ce matin de Pentecôte quand je suis partie vers le parc, celui qui m’accueille depuis tant d’années quand je suis dans la région : le Parc de Sceaux. Et pourtant ce matin-là avait le goût des dernières promenades. La prochaine fois que je reviendrai, mes pas me conduiront ailleurs : autre parc ou le long de la Seine ou en ville, je ne sais pas encore. Cette ultime balade me faisait regarder plus attentivement autour de moi. Même si ce printemps est capricieux et peu agréable, il y a toujours des choses à découvrir. J’ai donc dit au-revoir aux habitants permanents des lieux, ceux qui ne demandent rien à personne, qui se couvrent de la patine du temps : chiures d’oiseaux, mousses vertes qui drapent leurs corps souvent impudiques. Les visages impassibles des colosses aux yeux inexpressifs et rêveurs de ces dames qui contemplaient le lointain, là où mon regard ne pouvait aller : le pays de l’inanimé. Partout les consommateurs en mal de sport couraient, souvent en groupes, contrastant avec l’immobilité de ces personnages de pierre.
Dommage, je ne verrai pas les nouveaux parterres, en cours de construction et qui devraient voir définitivement le jour dans un peu moins d’un an. J’en ai une petite idée grâce aux panneaux explicatifs. On devrait retrouver les jardins d’antan.
Fleur de marronier