Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un certain chêne vert
16 février 2012

Re SDF

Le SDF est un être très complexe, comme un animal sauvage qu’on ne comprend pas. C’est un homme un peu à part. La plupart ne choisissent pas de l’être mais d’autres préfèrent la liberté, bien chère payée sans doute, plutôt qu’un carcan social qu’ils exècrent. La seule chose qu’on leur propose c’est de travailler et de retrouver nos contraintes. Ils n’en veulent pas. C’est vrai que quand je vois un jeune qui fait la manche dans la rue et rien d’autre de ses journées, ça me choque. je ne comprends pas. On n’a qu’une vie et j’ai l’impression qu’ils la gâchent. Peut-être ont-ils l’impression inverse. Je ne crois pas qu’un jour il n’y aurait plus de SDF. Les assumer, oui, leur proposer des tâches en rapport avec leurs aspirations, oui et puis quoi d’autres? Il faudrait prendre le temps de vraiment les écouter un par un, chaque histoire étant différente mais ils sont confus eux-mêmes et ne savent plus très bien. Par exemple, celui de la colline me disait qu’il voulait qu’on lui foute la paix mais d’un autre côté il est content d’avoir bientôt une cave et veut me montrer son CV dont il est fier. Saurait-il rester fixe à un endroit, s'il avait un emploi?
Un autre exemple: j’ai des amis très chrétiens. Ils ont recueilli un jour un couple de jeunes et leur BB, tout petit. Ils vivaient dehors et n’avaient plus rien qu’un seul biberon. On risquait de leur enlever leur enfant. Ils les ont logés des mois durant chez eux, leur ont trouvé, grâce au curé, un petit logement en contrepartie duquel l’homme devait entretenir des jardins, dont celui du curé bien vieux et faire d’autres petits travaux contre salaire, bien sûr. Ils ont eu des papiers, un statut social etc... Un jour ils ont tout lâché sous des prétextes peu agréables et sont repartis sur les routes... Comment comprendre celà. Ils devaient se sentir prisonnier des horaires et de la société dont ils ne voulaient inconsciemment pas. Bien sûr, ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez...
Néanmoins des associations existent qui font un travail important sur le terrain. Ils ont peu de moyens (et en auront peut-être de moins en moins) mais développent beaucoup d'énergie pour aider les plus démunis d'entre eux.
Publicité
Publicité
Commentaires
J
Moi, je préfère avoir une maison qui n'appartient qu'à moi, mais c'est vrai que beaucoup de gens, même des jeunes, ont envie d'être le SDF. C'est navrant. En Chine, on voit souvent des enfants faire la manche dans la rue commerciale. On les donne de l'argent, mais on le trouve aussi insignificatif, car ils sont capables de mener leur vie, en plus, on ne peut pas les aider toute leur vie. Pourquoi on ne essaie de trouver un travail et gagner sa pain ? Même ce travail est pénible et dur, il est digne...
Répondre
L
C'est incompréhensible, pour ceux qui sont structurés, j'ai, pendant des années durant, fait du bénévolat dans une structure d'accueil pour les sdf (routards pour la plus part)<br /> <br /> <br /> <br /> Sous les lettres de sdf se cachent plein de catégories de gens très différents:<br /> <br /> <br /> <br /> - Les routards, jeunes ou plus trop, pas atteints de maladie psy, pas drogués ou alcoolos, enfin pas trop, pas tant en rupture scolaire qu'en rupture du système, ce seraient les anciens croisés, colonisateurs de terres sauvages, les terres sauvages ne sont plus là où on les croit. Ils se réinsérèrent quand ils le veulent, généralement assez bien.<br /> <br /> <br /> <br /> - Les "jeunes" en rupture familiale, en général suite à des problèmes scolaires (le moins grave) de la violence voire des incestes. Leurs dérives en général se terminent relativement bien, au gré d'une rencontre amoureuse ou de sympathie, on peut leur remettre les pieds sur l'étrier et ils se reconstruiront s'ils ne sont pas trop détruits (leur enfance)<br /> <br /> <br /> <br /> -Les vieux, plus de quarante ans, alcolos ou drogués, peu nombreux dans la structure où j'étais, je ne sais rien d'eux, mais en général, ils n'inspiraient guère l'espoir.<br /> <br /> <br /> <br /> -Les malades psy, et/ou débiles légers, très nombreux, on m'a réclamé un jour un pistolet, confié à une bénévole, le gars était agité je l'ai renvoyé vers l'assistante sociale qui nous l'avait envoyé, il aurait dû être interné.<br /> <br /> <br /> <br /> - Les pauvres gars, immigrés ou pas, sans soutien familial, voire mis à la porte par leurs familles à 18ans, récupérables si on y arrive, pas du gagné, le manque de structure familiale et le manque total d'éducation en adéquation avec les attentes de notre société les mettent au ban de notre société. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Pour cette dernière catégorie des CAT plus nombreux et plus souples pourraient aider, il faudrait aussi plus de place en psy, mais avec des critères plus souples pour réduire le coût.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, tu vois, au niveau social le problème est complexe, au niveau perso, quelques monnaies, des bonjours, du café ou des sandwichs.. Rien de neuf.<br /> <br /> <br /> <br /> Ne pas se culpabiliser, au niveau perso, on y peut rien!<br /> <br /> <br /> <br /> j'ai un regret, en pas avoir signalé une gamine je revois son visage, elle cherchait à se camoufler, d'ailleurs, tournant le visage, l'enfouissant ans son chandail, j'ai hésité, que fuyait elle? j'aurais du essayé au moins d'entamer plus le dialogue, elle était rétive, j'avais peur qu'elle fuit plus loin, avait elle seulement seize ans?
Répondre
M
Que des jeunes aient envie de vivre libres( mais que veut réellement dire : être libre ? ) je le comprends.. Qu'ils refusent notre système, je le comprends aussi. Mais là où je suis plus intolérente, c'est quand des enfants sont entrainés dans la rue par le CHOIX de leurs parents... A la limite qu'ils choisissent de prendre la route dans un fourgon aménagé en camping car ou avec une caravane, au moins un abri pour vivre plus ou moins décement, . Avec la pratique on peut vivre ainsi et garder sa dignité ( être propres ), on peut aussi trouver du travail sur des exploitations agricoles selon les saisons etc ... Mais prendre la route en vivant dans la rue avec un bébé, non, c'est carrément de l'inconscience..
Répondre
Un certain chêne vert
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité