Du mimosa

La galette des rois fut tirée, les couronnes vissées sur les têtes des petits et un jeu de société en plus, histoire de réinventer le permis de conduire, encore plus sévère qu’au naturel.

Et puis il n’est pas trop tard et chacun retourne vaquer à ses occupations. J’ai les jambes qui démangent et j’en connais une qui ne sera pas mécontente de faire un tour avec moi.

Le problème, chez moi, c’est qu’il faut presque toujours monter d’abord, soit pour aller chercher la voiture, soit pour la balade dans les Maurettes qui sera mon lieu de prédilection du moment. Je monte donc et encore et encore puis je redescends tout en bas, au fond du vallon pour mieux remonter ensuite et revenir à mon point de départ. Comme d’habitude je rencontre peu de monde, deux ou trois personnes mais tout en bas je suis seule avec les oiseaux qui pépient et quelques cris d’enfants au loin et j’emprunte un petit sentier qu’à mon avis seuls les chasseurs connaissent vraiment.

 

Elle est curieuse cette petite draille et me fait penser par son côté intime et secret au bief à la dame de ma montagne. Tout au fond, au milieu des lauriers sauces dont j’écrase les feuilles des doigts pour en humer l’odeur, dans le petit ravin à gauche, en contrebas gît une voiture très ancienne. Combien d’années mettra-t-elle pour devenir poussière ? Comment est-elle arrivée là dans ce lieu où tout s’enchevêtre ? C’est toute l’histoire de ces vallons qui se raconte au travers de ce véhicule en partie rouillé. Une histoire de bergers, de moutons et d’une toute autre vie, peut-être un drame dans ce tas de ferraille.

Je continue à marcher en faisant attention aux trous formés par le ruissellement des eaux vives, les jours de colère du ciel. J’écrase au passage quelques brins de thym dont les effluves se mêlent à celle du laurier.

 

D’un seul coup, une odeur pénètre dans mes narines, quelque chose de doux et sucré, une senteur que je connais bien, celle du mimosa, douce et pénétrante. D’ailleurs le vent se lève un peu. Pourtant point de jaune dans mon environnement et je continue à remonter mais au lieu de tourner à droite, malgré le jour qui faiblit, je décide d’aller à gauche jusqu’à cette ancienne bergerie que j’avais découverte il y a quelques temps.

 

Photo de mai 2011

Et c’est là que tout d’un coup je les vois : tous ces arbres jaunes qui s’agitent sous le vent. Le mimosa, celui qui, au dire de Jean-Pierre Pernaut est si en avance (ceci dit, j’en ai vu l’an dernier, tout au bord de la mer fin décembre !). Il est là, bien caché, petit paradis pour moi toute seule. Le temps d’en ramasser quelques brins et il me faut rentrer, bientôt la nuit va tomber.

 

Comments

[Sylvie]

Vendredi j ' ai été toute surprise de découvrir le mimosa déjà en fleurs . Un 6 janvier!

Je n'en supporte pas l ' odeur ( idem pour le lilas que pourtant j ' adore ) , par contre c ' est chaque année un plaisir de l ' admirer dans la nature .

PS Je dois être environ 800 ou 900km plus au nord-ouest que vous .

[francoise]

j'ai monté 7 étages, 5 à la fac, enfin 4, mais un a 33 marches, et 2 fois deux pour aller voir mon fils le dernier...

et non le premier...

j'ai cru que cela me tuait, je n'ai pas pris l'ascenseur.

Demain je ne vais nulle part, sauf une petite balade mémère...

bonne sieste,

[Patou56]

Magnifique photo, j'adore le mimosa, mais ils ne prend pas sur mon terrain en Bretagne lol.

[Miette]

L'or de la côte ! mais auquel je suis allergique,et quel dommage !

[francoise]

rappelle moi de ne jamais te suivre pour de vrai