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Un certain chêne vert
14 septembre 2008

Du 8 au 13 septembre 2008

Lundi

         Je suis allé le peser à la balance de l’agriculteur voisin. 490 Kgs !!! Le même poids qu’un taureau de combat. Il peut avoir mal aux pieds mon pauvre cheval. Avec le parage en plus, il souffre. Régime ! Il n’y a plus que ça à faire. Il faut qu’il perde 120 Kgs. Cette année, il a beaucoup plu avec alternance de soleil. L’herbe est donc vigoureuse et trop riche pour lui. Le monsieur qui le garde, a beaucoup de mal à comprendre que l’alimentation d’une vache et d’un cheval est vraiment différente. J’ai donc du faire preuve d’autorité : fermeture du pré de derrière qu’il lui avait ouvert et limitation du pré de devant qui ne sera augmenté que lorsqu’il ressemblera à un terrain de golf. Si ce n’est pas suffisant, je le mettrai en pension pour 1 mois dans un club hippique où là, on lui fera perdre sa bedaine. C’est sûr que dans le Var, le problème ne se posera pas c’est sec et il n’y a pas d’herbe. On contrôlera mieux ses repas.

Mardi

A-t-on le droit de se plaindre quand on voit les malheurs qui arrivent aux autres ?

Quand on voit qu’à cause d’une seconde de sa vie et d’un con sur la route, tout le reste est gâché, que rien ne sera plus jamais comme avant avec une telle envie impossible de revenir juste avant le drame comme dans les films de sciences fiction, genre « retour vers le futur ». A cause de cette seconde là, on reste en chaise roulante pour la vie et non seulement on perd l’autonomie de son corps mais aussi celui du contrôle de son esprit. On était une jeune femme douce, mince, jamais un mot plus haut que l’autre, heureuse, active et entourée de ses enfants et de son compagnon aimant. Rien de plus que les autres, juste comme les autres. Maintenant on ne peut se regarder en face, on est devenu un poids pour ses parents et pour la société. On ne sert plus à rien sinon à faire traîner ses kilos sur roulettes, à insulter ses proches, sans pouvoir se maîtriser, alors qu’on les aime tant, à ne plus contrôler ce flot de parole qui sort de sa bouche et ne veut pas s’arrêter, même avec toute la volonté du monde et toute la conscience qu’on en a. Il faudra se supporter ainsi toute sa vie. Interdit de mourir. Il paraît même qu’on a eu de la chance de s’être réveillée du coma après de si longs mois. Après tout on n’était pas si mal dans le coltar. Au moins on ne souffrait pas. Les autres le faisaient pour vous mais on n’en avait pas conscience. Si on pouvait seulement revenir l’instant d’avant…

Voilà ce qu’Elle nous dirait peut-être si Elle osait…

Mercredi

         Hier soir, petit feu dans la cheminée. Bientôt, ce sera fini. Dans quelques semaines, je n’aurai plus la joie de voir des flammes qui raniment le cœur autant que le corps. Bizarrement, dès que le feu est allumé, on se réchauffe. Rien que l’idée qu’on en a fait du bien. Depuis 1977, on a toujours eu des cheminées chez nous, qu’on utilisait plus ou moins selon notre envie ou nos possibilités en bois. Elles font partie de notre vie.

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Corbeil Essonnes  1977-1981                     

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Aujols (Lot) 1981-1984)

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Aujols (1987-1997)                           

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Dans l’Ain 1991-2008

La plaque que l’on voit au-dessus de la cheminée, a été trouvée dans notre jardin d’Aujols. Elle représente Aphrodite tirée en bateau par des cygnes. On n’en connaît pas l’origine.

         Ce soir, malgré des prédictions assez moyennes de la météo, il faisait très beau. Je suis donc partie à cheval galoper dans les prés. Mal m’en a pris : j’ai perdu mon téléphone portable. J’ai pourtant refait tout le chemin à pied : impossible de le retrouver. J’aurais pu l’appeler avec un autre mais ça ne passait pas. Il est donc resté silencieux. Qui sait ? Le hasard nous le fera peut-être retrouver. Une aiguille dans une botte de foin, parfois, ça pique… Heureusement que je n’ai pas perdu l’appareil photo qui était dans la même poche. J’ai donc ramené deux photos.

         Le Petit Abergement et une fleur à déterminer dont je ne trouve pas l’identité

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Jeudi

         Et bien, je me suis piquée. Quelle probabilité avais-je de le retrouver dans ces deux kilomètres de prés parcourus, bien souvent au galop. Ce matin, Edmond avait cherché, évidemment sans succès. Ce soir, j’ai remonté un bout de pré, guettant les endroits foulés, ce qui n’était pas évident, 24 heures après. Et puis mon pied s’est posé à côté et mon œil a été attiré par un tout petit petit point brillant qui filtrait au travers des herbes : un petit bouton de l’étui. Il était là qui m’attendait, un peu mouillé par la pluie de la nuit et de la matinée. Sur l’écran on pouvait lire « service limité… »

Vendredi

         Ce soir, à 18H15, cinéma à Nantua pour voir le film « l’empreinte de l’ange » de Safy Nebou avec Catherine Frot et Sandrine Bonnaire qui interprètent le rôle de deux femmes autour d’une petite fille à l’origine d’un mystère. Ce film a l’allure d’un thriller mais devient très vite une lutte entre deux lionnes dont l’une est pour le moins inquiétante. Les psychologies des personnages évoluent de façon inversement proportionnelles tout au long du film. Je ne dévoilerai évidemment pas la fin. C’est un très bon film. Catherine Frot, comme à son habitude est excellente et c’est du vrai cinéma. Le thème de l’eau est très présent mais aussi le souvenir du feu. Deux éléments vitaux pour un thème de mort...

Samedi

         La pluie a été incessante toute la journée, pas une rémission. C’est la spécialité du pays : la pluie. On n’a donc pas mis le pied dehors. Ah ! Si ! Je suis allée à Bourg en Bresse ce matin où il pleuvait aussi mais avec nettement moins d’ardeur que chez moi. De l’intérieur de notre bathyscaphe, il nous reste donc internet pour communiquer avec le monde. Malheureusement, notre live box nous lâche et nous contraint à passer quelques minutes bien longues avec orange qui tente de nous dépanner sans succès. On en est quitte pour le technicien qui ne pourra venir que…. Mercredi. Demain, j’irai poster mon billet hebdomadaire à mon cabinet et ainsi vous pourrez me lire en temps et en heure !!!

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Commentaires
E
j'oubliais: oui finalement on a toujours le droit de se plaindre même pour des petits malheurs bien plus légers. Cette dame, avant d'avoir son accident se plaignait de la pluie et de ses maux de tête et elle avait bien raison puisqu'elle n'est peut-être même plus en condition de se plaindre à l'heure actuelle.<br /> <br /> Se plaindre c'est exister.
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E
la cheminée du Var c'est le soleil!
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Un certain chêne vert
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