Du 9 au 15 juin (2ème partie)
Samedi
Voyage sans problèmes hier soir : d’abord le car SNCF jusqu’à Bourg en Bresse. Le Revermont vu de l’autoroute est assez joli et il est vrai que d’un car, on a une vue panoramique intéressante.
Le TGV est bondé : 18 voitures. Bien entendu, je suis dans la dernière et ainsi, à l’arrivée à Paris, à 23 heures, j’ai tout le quai à remonter. On y voit des groupes entiers de japonais, affalés sur leurs sièges, endormis dans l’ensemble. Qui la tête en arrière et la bouche grande ouverte, tel des morts à la recherche de leur dernier souffle, qui le cou tordu avec, c’est sûr, un beau torticolis à l’arrivée. Leur marathon de l’Europe est exténuant. Mais à l’arrivée, on les retrouve, bien réveillés, suivant leur guide qui brandit, en guise de reconnaissance, une grosse fleur en feutrine de couleur rouge, verte et jaune.
Ce matin, après une nuit aux Réaux chez l’ancêtre de la famille, nuit que nous passons rituellement dans la chambre n°4, que nos enfants appelaient « la chambre du Roi », sans doute à cause des toilettes exposés comme un trône,
et en attendant le petit déjeuner qui n’est servi qu’à partir de 9 heures, j’ai pu faire un tour du parc, histoire de s’occuper et de promener la chienne. Un soleil, timide, certes, mais bien réel permet quelques jolies photos. Les odeurs exhalées par la végétation printanières font remonter en moi des souvenirs de préparation du bac, quand j’allais réviser au petit matin dans le jardin de la résidence, sous les arbres avant que la chaleur de ce printemps généreux ne s’installe et ne m’oblige à me réfugier à l’abri des persiennes, dans la fraîcheur toute relative de l’appartement.
Nous quittons ce charmant village au rond-point fleuri
pour aller à Paris. Nous désirons nous rendre à Baubourg, visiter l’exposition permanente de peinture contemporaine. Mais tout d’abord, avant le déjeuner, nous allons au jardin du Luxembourg que je n’ai pas visité, depuis combien d’années déjà ?... Là, un paradoxe intéressant s’offre à nos yeux : un groupe de personnes, assez « bon chic, bon genre », fait de la gymnastique chinoise sous l’œil ébahi d’un asiatique qui, appuyé contre un poteau, les contemple d’un peu plus loin. C’est le monde à l’envers.
Outre la peinture au musée Pompidou, j’ai pu contempler, à travers les vitres, un sacré cœur bleuté.
Dimanche
Ce matin, à 8 heures, pour promener la chienne, je vais au parc de Sceaux, comme à chaque fois que je suis par là. Une heure de balade où je prends le temps d’observer ceux qui m’entourent. Des gens, bien comme il faut, des cadres « bien pensants » ou « bien pensés » comme on voudra, conforme à eux-mêmes, sortant tous du même moule et qui courent, pour beaucoup, la radio à l’oreille (à moins que ce ne soit le téléphone). Quel ennui que ces gens qui font tous la même chose au même moment.
Après notre petit déjeuner, nous y retournons, cette fois sans la chienne, il y a maintenant trop de monde, on serait mal vus. En plus des joggers un peu moins matinaux que les précédents, il y a les papas (c’est vrai que c’est la fête des pères aujourd’hui) qui sortent leur ribambelles, des petits modèles de chez « Cyrillus » ou « Petit Bateau », enfants charmants, dans le bon ton de leurs parents, les petits garçons un rien canailles dans leur coupe de cheveux. Ici, les gens ne sont pas gros, on ne peut parler d’obésité. Cette frange de la population mange équilibré. Toute leur vie est d’ailleurs équilibrée, comme ceux qu’on voit, là-bas, sur la pelouse et qui pratiquent cette gymnastique chinoise dont j’ai parlé hier et qui semble très à la mode.