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Un certain chêne vert
30 mars 2008

Du 22 au 30 mars (1ère partie)

Samedi, dimanche, lundi

         C’est sous de fréquentes averses de neige que nous partons pour ce week-end de Pâques vers Paris. Nous allons distribuer nos œufs aux ancêtres, toujours ravis de nous recevoir.

         Première étape, Suresnes que je connais peu encore. Mais d’abord, c’est l’autoroute, avec ses rituels gendarmes guettant derrière leur lunette. Ils ne restent pas longtemps au même endroit. C’est normal, il paraît que notre espérance de vie sur la bande d’arrêt d’urgence ne dépasse pas 1200 secondes. Vu comme ça, ça paraît beaucoup mais quand on pense en minutes, ça fait 20 minutes, ce qui semble raccourcir le temps mais, que dire d’1/3 d’heure, on se fait encore un peu plus peur, et ainsi de suite. Les gendarmes, d’une grande intelligence, ont donc compris tout ça, ils préfèrent multiplier leurs chances : 20 minutes là, 20 minutes ailleurs… Ainsi ils échappent aux statistiques.

         Suresnes est triste sous la pluie, ma mère aussi. Pourtant elle a réussi à recréer un intérieur assez coquet, à son image et dont elle est très fière. Mais à son âge, il est difficile de se faire à de nouvelles habitudes et elle est un peu désorientée. Alors, on la sort, malgré le froid pénétrant et la bise. Le restaurant la change de ses insipides repas de régime flottards et sans saveur. Là au moins, elle trouve de vrais poissons et une coquetterie dans l’assiette qui fait plaisir à l’oeil.

         Le soir, nous rejoignons un petit hôtel deux étoiles que j’ai déniché sans trop savoir où je mettais les pieds. C’est un vieux bâtiment, rénové, il y a quelques années. Mais on peut difficilement faire du neuf avec du vieux et les chambres sont petites, assez peu confortables et sonores. Nous avons eu droit à la télé du voisin de chambre jusqu’au milieu de la nuit. Avez-vous déjà vu un ascenseur aussi petit ?

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Il est là pour le décor car on ne peut qu’à peine y rentrer avec sa valise, et encore faut-il avoir une taille mannequin. C’est donc un hôtel réservé aux gens minces.

Mais le lendemain, bonne surprise : le soleil est là et de bonne heure, nous partons, à pieds, à la pêche aux souvenirs. Pas les miens, je n’en ai pas par là. Ma belle sœur, par contre, a habité, dans les années 50, à Saint Cloud aux maisons souvent caractéristiques, qui sont le reflet de leurs occupants. Autrement dit, les concepteurs de ces maisons les feront construire à l’identique ou presque, sur tous les lieux où ils choisissent de résider. Il n’y a que la pierre qui change.

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La différence avec Suresnes qui est encore un peu populaire est assez frappante et nous passons chez les BCBG qui défilent par familles entières, habillés du traditionnel loden bleu marine et du pantalon gris pour les hommes, des jupes un peu longues sur des collants opaques ou des pantalons qui paraissent toujours avoir rétrécis au lavage pour les femmes aux cheveux en général retenus par un catogan ou un serre-tête. Les petits enfants sont en duffle-coat bleu marine, la couleur préférée et increvable et les petites filles ont souvent la coupe au carré. Tout ce petit monde s’engouffre, le missel doré sur tranche à la main, dans l’église « Notre dame des airs », église assez laide sur la hauteur, non loin de la voie ferrée et où fut baptisée en 1959 la filleule d’Edmond.

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Par curiosité, j’y rentre aussi et attends que le sacristain s’éloigne pour prendre une photo en cachette, malheureusement trop imprécise pour être montrée. Messe très traditionaliste, le célébrant est dos à l’assistance, son surplis blanc richement décoré. Les enfants sont bien élevés et savent se tenir. Bref, rien à voir avec la messe de l’église de Suresnes où nous emmenons ma mère deux heures plus tard. Elle ressemble plus à une foire qu’à une prière collective : les mômes courent partout, hurlent. Un monsieur, non loin de moi mâche un chewing-gum. Tiens ! À propos de chewing-gum, c’est la gangrène des villes. Les trottoirs de Suresnes en sont maculés. A Saint Cloud, point ! Ça ne se fait pas chez les bourgeois de ruminer.

         Nous admirons les vues plongeantes sur Paris et la tour Effel.

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         Après déjeuner, départ pour Soisy sur Ecole. La vieille tante d’Edmond est impatiente de nous voir arriver. Même si l’atmosphère de sa résidence n’est guère plus réconfortante que celle de ma mère, c’est au moins à la campagne et je prends le prétexte de sortir la chienne pour aller me promener dans les bois voisins, malheureusement dénaturés par des terrains clos de vilains grillages ou de vieux cannisses, au milieux desquels se trouvent des cabanons ou des caravanes vétustes et miteux, gardés en général par des clébards, véritable molosses peu sympathiques, crachant leur haine sur notre passage. J’y trouve quand même quelques jonquilles que je ramasse au milieu des ronces qui me laissent comme souvenir une petite écharde sous l’ongle que je ne peux extraire et qui au moment où j’écris ces lignes, me gêne pour taper sur mon clavier.

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         Comme à l’accoutumée, c’est dans la chambre numéro 4, celle que nous appelions, quand nos enfants étaient petits « la chambre du roi » car les WC sont surélevés, comme sur un trône (d’où l’expression : « aller sur le trône ») que nous dormons et la vue sur le parc y est agréable.

         Les Réaux ne sont plus ce qu’ils étaient et souffrent de grosses difficultés financières dues à des propriétaires peu scrupuleux qui ne payent pas leurs charges et peut-être aussi à une mauvaise gestion liée à un concept maintenant dépassé. Dommage ! Le cadre est agréable : cinq petits bâtiments disséminés dans le parc et entourant un « château » dont il ne reste qu’une tour médiévale (le reste étant beaucoup plus récent), piscine, tennis...

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Nous repartirons donc après déjeuner afin de ne pas arriver trop tard : il y aura sûrement de la neige à « peller » comme on dit chez nous.

Et oui ! 50 centimètres de neige fine et heureusement poudreuse et légère.

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