Du 18 au 24 février 2008 (2ème partie)

Jeudi

         Aujourd’hui, journée de pluie, c’était prévu, je ne suis pas surprise. Le temps est même très doux. Dans cette région, on passe du froid au chaud et inversement avec une facilité déconcertante. On peut avoir 10 degrés d’écart en 24 heures.

Mais aujourd’hui, c’est aussi le jour de l’alambic au village

C’est un évènement important. Les fruits, les prunes surtout, ont macéré pendant des mois et sont prêts à donner ce liquide incolore à forte odeur, presque insoutenable quand on est à côté et qui parfume le village de son essence de gnole. Ici on dit : la gnôôôle. Elle vieillira des mois, voire des années au fond du placard. Le mieux est de l’oublier. Alors, en ce jour béni des dieux, les gens sont gais, dégustant la goutte juste sortie du tuyau et qui emporte l’oesophage.

Ce matin, il paraît que les douanes sont passées, vigilantes à la fraude.

                                          

Mais peu importe, car les voix et les rires se font plus forts avec le temps qui passe et on refait le monde à sa façon autour d’un bon vin rouge : un monde, celui d’avant bien sûr où tout était tellement mieux.

                                       

On m’a même raconté qu’il y a quelques années, une maman est restée à côté de la machine avec son bébé qui ayant respiré l’alcool un peu trop longtemps, a fait un coma éthylique et a du être transporté à l’hôpital.