En attente d'éclosion
Il n’y a pas de doute, le printemps est vraiment en retard. En revenant au parc de Sceaux, je m’attendais à plus de vert, ce vert tendre du renouveau qu’on espère tous. Je m’attendais à trouver les cerisiers du Japon en pleine floraison : il y a deux ans, presque jour pour jour, j’avais vu ceci.
Et aujourd’hui, samedi, les bourgeons n’attendent qu’un peu de beau temps et de chaleur pour éclater ; les arbres le long du Grand Canal sont nus et le paysage encore hivernal. Pas une feuille ou si peu, dans les fourrés peut-être ? Ils sont à la mesure de ces pêcheurs qui, patiemment, attendent le poisson, pas trop motivé pour grignoter le petit ver qui se tortille au bout de la ligne. Seuls, les canards et les écureuils, égaux à eux-mêmes réclamaient les bouts de pain que je n’avais pas.
En revenant prendre mon train, le soir, j’ai vu un montreur d’ours. Il y avait foule autour, les gens étaient contents et applaudissaient l’animal, et moi, j’étais triste pour cette pauvre bête qui ne mérite pas ça : la rue et la minuscule cage pour hébergement !
Je devrais me faire sponsoriser par la Caisse d’Epargne.