Un saut en avion
Ça ne durera pas toujours ces petits voyages en avion, alors j’en profite. J’essaye toujours, si c’est possible d’avoir une place côté fenêtre sinon, il n’y a, en effet, aucun intérêt, à part la vitesse du parcours.
Cette fois, j’ai voyagé le matin, face à l’est, côté montagne, donc du soleil plein les yeux et la montagne est restée floue, trop baignée de soleil et sans doute cachée par quelques brumes et nuages. Et puis on reste quand même assez loin.
Le départ était lumineux, pas un nuage au ciel et la plage, dessous, paraissait déserte. C’était la promesse, sur la côte d’azur d’une très belle et chaude journée d’été. Il ferait, sans doute comme la veille plus de 30 degrés et, samedi aidant, les parasols ne tarderaient pas à colorer ce bout de ruban blanc.
J’ai essayé de repérer mon bout de colline, celle du château. D’en haut, tout semble écrasé et elle paraissait un peu ridicule. Moi, qui la monte tous les jours à pied, j’étais presque déçue de la voir si petite.
Juste un peu plus loin, le port militaire de Toulon et ses bateaux « de guerre ».
Puis nous nous sommes éloignés un peu de la côte et, en me retournant, j’ai pu voir, en enfilade la baie de Toulon, la presqu’île de Saint Mandrier, les deux pointes de Giens et les îles qu’on appelle d’or mais qui, ce matin baignaient dans un univers d'argent.
Au départ, le commandant de bord nous avait annoncé un Paris sous les nuages et 13 petits degrés, soit 10 degrés de moins qu’à Hyères à la même heure.
Je n’avais plus grand chose à observer, donc, que cette armée de petits moutons, bien rangés en enfilade et de plus en plus nombreux, à mesure qu’on remontait droit au nord.
Et enfin, ce ne furent plus des moutons mais des gros qui se livraient bataille, lançant leurs pointes noires vers nous, résolument ensoleillés encore.
« Nous amorçons la descente et vous invitons à regagner votre place". Il nous faudrait donc bientôt retrouver la terre ferme et son ciel gris, si j’en croyais ce que je voyais par ma fenêtre.
Et bien, finalement, le ciel s’est découvert et le soleil s’est imposé pour la journée, faisant se découvrir les épaules des demoiselles prêtes pour les feux de la Saint Jean du soir.
Avant de m’endormir, j’ai entendu les pétarades d’un feu d’artifice, au loin. Pour une fois, il ne pleuvait pas.