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Un certain chêne vert
18 janvier 2012

Angoisse d'avion

Quand on est parti, il faut revenir et cette fois, il fait nuit : point de montagnes enneigées, point de contrejours éblouissants, juste des petites lumières, celles des villes que l’on survole. Et puis rien pendant un bon moment, hormis le bouquin que j’ai ouvert et qui me raconte des histoires terribles de la Terre de Feu, là où la solitude peut rendre fou.

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L’équipage s’est présenté. Tiens, ces noms ne me sont pas inconnus. C’est vrai que je deviens une grande habituée de la compagnie.

Les moteurs ronronnent, les hôtesses de l’air circulent, nous offrant la rituelle boisson accompagnée de petits gâteaux « sucrés ou salés ? ». Cette fois elle m’a donné les salés d’autorité pour accompagner mon jus de tomate ! Au loin, vers l’arrière de l’appareil, un bébé pleure ; mon voisin, tout en se rongeant les ongles, avec ce petit bruit caractéristique qui me fait immanquablement grincer des dents, lit le Figaro où il est question de triple A. Je me plonge dans mon livre pour oublier ce bruit peu sympathique.

Enfin, on amorce la descente, je m’en suis rendue compte au changement de régime des moteurs, à l’inclinaison légère de l’appareil. Au loin, j’aperçois les lumières de la côte.

Le symbole de la ceinture attachée vient de s’allumer, le pilote exhorte stewards et hôtesse à regagner leurs places : « PNC, veuillez regagner vos sièges, atterrissage dans deux minutes ». Je regarde par la fenêtre, toujours les lumières du port, beaucoup plus proche, "Il" est sûrement sur la route, "Il" voit sûrement mon avion, peut-être même passe-t-Il juste au-dessous en ce moment. Les aérofreins sont encore déployés et l’appareil ralentit. Ma tablette est bien relevée, zut, j’ai oublié le repose-verre, je le remonte alors avec l’angoisse de m’y cogner la tête en cas d’accident. J’ai les mains moites. Mon livre est rangé, mon appareil photo éteint, coincé entre mes cuisses. Je pense qu’"Il" m’attendra, son sourire en coin un peu énigmatique, comme à son habitude. Je trouve qu’il va bien vite cet avion, pour atterrir. A l’aller, tout cela s’était fait en douceur. J’appuie ma tête sur le repose-tête, je regarde en coin par la fenêtre, il va trop vite, le choc sera brutal. Les roues touchent le sol, pourvu qu’aucun pneu n’éclate. C’est un peu violent, mon voisin me regarde, il ne se ronge plus les ongles et je lui dis « il n’est pas très doux, lui » (le pilote sous-entendu), il acquiesce. « Armement des toboggans, vérification de la porte opposée… ». La procédure se poursuit mais je ne suis plus inquiète, enfin ça y est, nous sommes une fois de plus sauvés. Je peux de nouveau faire des projets d’avenir.

Il ne me reste plus qu’à récupérer ma valise et "Il" arrive, le sourire en coin. "Il" a effectivement vu mon avion quand Il allait chercher la voiture. Nos pensées se sont croisées, mais Lui, n’était pas inquiet !

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La côte

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Commentaires
F
ça me donne vraiment envie de voyager en avion,<br /> <br /> je me contente du train...<br /> <br /> en cours hier, avec une professeur sensationnelle, "histoire de la femme et de l'enfant"
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P
Ca me ressemble bien, ça... Je me sens moins seule, ça fait plaisir. ;)
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A
Nous sommes une fois de plus sauvés. Je peux de nouveau faire des projets d'avenir ...<br /> <br /> Voilà une phrase qui me parle ! Elle est souvent mienne !
Répondre
Un certain chêne vert
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