Le long des rails en musique

Aujourd’hui, dernier jour du mois d’août, je suis allée à Solliès-Pont chercher mes trois kilos de figues annuels, celles qui une fois cuites dans le sucre me donneront cette délicieuse confiture, à nulle autre pareille. Cette année, comme tous les fruits, elles sont en avance et tellement gorgées de sucre qu’il faudra réduire la quantité de celui-ci à la cuisson.

Et puis, je suis partie, en voiture pour une fois, me promener dans une espèce de campagne bizarre. France musique m’accompagne et diffuse des classiques qui invitent au voyage. La route est toute étroite et longe la voie de chemin de fer aux rails rectilignes qui foncent vers la colline bleutée. Quatre trains me dépassent bruyamment au rythme de ma musique, dont un, joliment tagué. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de dégainer mon appareil pour le surprendre. Il s’agit plus d’un chemin goudronné que d’une route. Elle tourne peu et sur le côté ce sont des vignes qui alternent avec des champs de figuiers. Drôle de campagne qui n’est faite que d’exploitations agricoles, de grands domaines aux entrées majestueuses où on ne peut pénétrer, sauf, sans doute, pour acheter du vin ou des fruits, où des yeux surveillent toujours pour voir si on ne vole pas les perles noires. Je suis donc prisonnière de cette route et prise au jeu, je vais jusqu’au bout, là où enfin se dresse une grille, ouverte mais au panneau dissuasif : Propriété privée. Je n’ai plus qu’à faire demi-tour sans échappatoire. Puis, voyant un panneau « cercle hippique », je tourne à gauche, curieuse encore de découvrir un nouvel endroit sans doute convivial. Mal m’en prend, après quelques tournants, je me gare sur le bas-côté herbeux. Je ne suis pas très bien accueillie par le propriétaire des lieux qui voit ma curiosité d’un mauvais œil, comme un envahissement de son espace personnel et me pose des questions indiscrètes. Celui-là, c’est sûr, ne verra jamais l’ombre de mon cheval.

       

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Et puis, un nouveau rond-point à mon actif. On dit que l'olivier est éternel! En tous cas, celui-là est, vu le tronc, sûrement très vieux. Une sorte de bonzaï.