Au coucher du soleil, le poisson frétille
Je n’ai pas grand-chose à dire ou tout du moins j’en aurais tellement à raconter de cette promenade à cheval que je vous l’épargnerai car le récit vous ennuierait. Elle fut pour moi un plaisir car partagé et dans des lieux complètement inconnus. J’ai surtout cherché à rester à la vitesse de ma guide qui, avec son petit cheval arabe dépassait, et de loin, les possibilités du mien. Rester à sa hauteur était une véritable gageure. Il me faudra à l’avenir m’y retrouver dans ce dédale de chemins qui se ressemblent et construire peu à peu mes itinéraires solitaires.
Le soir tombe et le soleil déclinant éclaire d’une douceur rosée la colline du Fenouillet qui me sépare de la maison. Une voiture me précède et je rage. Elle roule si lentement qu’elle va me faire rater mon coucher de soleil. Celui auquel je pense depuis que je suis partie. Mais pour cela, il me faut me rendre à l’Almanarre, un des lieux qui regarde vers l’ouest. Les minutes me sont comptées et la lenteur de cette voiture me pousserait au crime. Enfin, pour quelques secondes, la voie est libre et je réussis à la doubler en un éclair.
Trop tard, quand j’arrive, il ne reste que les nuages roses au-dessus des flots mais l’ambiance des lieux où s’allie la violence des couleurs et le calme des pêcheurs alignés sur le bord, incite au recueillement et à l’écoute des petites vagues qui éclatent tranquillement sur les galets qui attendent. Chacun de ces petits cailloux est unique et son histoire est écrite en lui. J’entends frétiller le poisson !
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