Encore un peu de couleurs chaudes
Les abeilles sont à peine endormies et les toits de leurs ruches brillent sous le soleil de ce début novembre. Toute la pluie violente subie ces derniers jours a lavé l’air de ses impuretés et les couleurs des vignes mettent une note de gaieté dans cet univers si monotone qu’est le maquis.
Il fait chaud et le cheval sue à la montée, mêlant l’écume blanche à la sueur qui dégouline de son poil d’hiver. Moi, je n’ai aucun mérite, je l’encourage de la voix et parfois des talons quand il se traîne un peu trop. C’est qu’il n’est plus tout jeune le pauvre. Il a maintenant l’aspect des vieux chevaux et sa sagesse n’est que le résultat des ans passés ensembles. Un jour, il faudra bien que j’envisage sa retraite mais je préfère ne pas y penser car elle sera alors le prélude à ma vieillesse.
A deux, nous contemplons l’horizon. Nous n’y voyons pas les mêmes choses sûrement mais notre plaisir est peut-être identique.
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Je ne sais si le cheval voit les couleurs mais en tous cas, il repère bien la petite herbe qui pousse non loin de nous et prendre des photos sur son dos relève parfois de l’exploit…