Et si on faisait une plage?
C’est l’expression consacrée dans la région pour dire qu’on va à la plage. Il faut bien que je me remette dans l’ambiance. Il fait si chaud et moite, le ciel est envahi par la brume qui se dégage petit à petit pour laisser place au soleil. Ma destination, c’est l’Almanarre, tout au bout, là où on a pied très longtemps, lieu consacré aux familles avec enfants.
L’eau est onctueuse, juste à la bonne température et ondule sous la brise légère.
Quelques Italiens sont là, on entend de loin leur verbiage tonitruant. A côté de moi, deux adolescents, un garçon d’environ 15 ans et, sans doute, sa sœur d’une douzaine d’années, allongés sur le sable, se font bronzer, côté pile. Sans se concerter, ils se retournent d’un commun accord pour présenter leur côté face. Ils sont beaux, d’une beauté assez rare et qui perdurera peut-être, dans le temps. Ils se caressent parfois le ventre du bout des doigts et font les mêmes gestes presque aux mêmes moments, sans se concerter. Puis, d’un coup, sans bruit, ils se lèvent et retournent à l’eau avec leur ballon. Ils sont presque émouvants d’innocence et il me prend l’envie, à cet instant de revenir 45 ans en arrière…
La plage se remplit. Juste derrière moi, à quelques centimètres de ma serviette, un monsieur installe, sans vergogne, son parasol. Il est temps pour moi de partir.
Dans les petites dunes du tombolo qui bordent la route, de belles fleurs poussent, ignorées des touristes qui ne les regardent même pas.
Inule Fausse Criste
Lys des sables