Six-Fours village, Six-Fours violent

Six-Fours est une commune proche de Toulon, de la Seyne sur Mer et de Sanary. En 1946, elle ne comptait environ que 5000 habitants contre plus de 35000 aujourd'hui. C'est une ville très étendue qui compte 18 kilomètres de côtes composées de plages de sable fin et de gentilles petites criques entourées de rochers. Six-Fours a gardé une allure de village, du moins en centre ville où bordant la "Place des Poilus" les cafés  s'égrènent. Les terrasses sont toujours peuplées et on s'interpelle, on se fait la bise, on se tape dans le dos mais aussi on discute parfois un peu violemment. Aujourd'hui, par exemple, pour un mot de trop, sans réel fondement (genre"ta putain de mère"), le sang a coulé. Une empoignade vive, violente, un coup de poing et une lèvre fendue. Tout le monde s'écarte et on sépare, non sans mal, les combattants qui se cherchent et se recherchent encore dans des mots de plus en plus durs. La conclusion  revient au petit vieux, philosophe, qui, tous les jours sans doute, vient boire un coup: "Chez l'homme, la guerre c'est ce qu'il y a de plus moche et de plus laid".

Alors, comme j'ai du temps devant moi, je prends ma petite voiture et je débarque dans le chemin côtier. mon but est de rejoindre la "Pointe Nègre" à pied, et de rentrer tranquillement pour reprendre la routine du travail.

ça doit être la mode, ici mais ce chemin, charmant par ailleurs, est interrompu en plein milieu. Interdit de passage, à cause d'un éboulement.

Par contre, ce que j'ai pu noter, c'est qu'il y a du monde dans les criques. Tout ce petit peuple se dore au soleil au mépris des conseils de Marina et de son acolyte dans la célèbre émission médicale télévisée. Ils ne se doutent pas que le mélanome les guette, qu'à cause de ce surplus de soleil, la malédiction va s'abattre sur eux.

Mais moi, ce que j'ai compris maintenant, c'est le pourquoi d'un tel abentéisme au cabinet.