Du 15 au 21 juin 2009 (1ère partie
Lundi
Ce matin, j’ai vainement attendu le maréchal ferrant qui m’a fait faux bond. Pour occuper mon temps, j’ai brossé, rebrossé, câliné un cheval bien content qu’on le pouponne. Comme dit une de mes filles, c’est un vrai cheval du salon de l’agriculture (sauf qu’il lui a, il y a quelques années, cassé le dos, mais ça, il ne faut pas le dire !!!). Puis lasse de tout cela, nous avons conversé, Monsieur V et moi du village où j’habite encore pour 15 jours. Quand nous y sommes arrivés, cinq à six noms se partageaient les boîtes aux lettres. Comment en reconnaître les différents acteurs, tous plus ou moins cousins ? Le BB de P ou le BB de G, sans doute, sauf que des BB de P il y en a trois ou quatre. Alors, depuis très longtemps, un système de sobriquets a remplacé les noms de famille. En voici quelques uns, tirés au hasard de la conversation :
Le Besse : je l’ai connu, c’était mon voisin, il avait eu un jumeau
Le Besset : notre ancien boucher qui parcourait les villages de sa camionnette vendant, parfois, une viande de pays délicieuse.
Noré au rnaaaard ( Honoré au renard, si vous préféré), c’était d’ailleurs le beau père du Besset.
Les Patients, Les Frères
La Maillance (forêt alluviale le long de la Saône !)
Le Marquis : celui-là, je l’ai connu. Le porte cigarette perpétuellement pendu aux lèvres qui lui avait occasionné un cancer de la bouche, le nez aussi gros et boutonneux qu’une patate, souvent bien imbibé, n’hésitant pas à rouler avec sa vieille 2 CV sur mon chat qui ne s’était pas déplacé assez vite (il n’est pas mort : le chat, bien sûr, parce que le Marquis, oui, la cirrhose ou le cancer ont dû l’emporter).
La Rame : c’est l’ Fernand, l’ paresseux de service
La Ramée, Le Moguet, Le Zigue
Le Baillonne (peut-être qu’il parlait trop)
Le Bouc (son fils)
Le Yien : celui là, il avait mis un coup de hache sur la tête de son beau frère pour s’en débarrasser : ça évitait les frais de partage ! Il paraît même, à ce qu’on dit, et sous réserve de vérité, qu’il avait d’autres meurtres à son actif. Pas de prison pour lui : il fréquentait l’église, Dieu lui pardonne !!!
Le Moloche, Le Chabot, Le Bruselet, Les Ragouilles, les Michauds,
le Bargnolan, oncle de Totor encore un personnage haut en couleur, celui-là (je parle du Totor), atteint, le pauvre d’une maladie dégénérative mais qui ne l’empêchait pas d’essayer de séduire la factrice dont il pinçait les fesses de temps en temps…
Caraba, non pas le marquis, simplement le maçon
Le Borgne, Le Marin (un genre de Marius local peut-être), cantonnier du village.
Et n’en jetez plus. Si avec tout ça, vous vous y retrouvez, je vous paye à boire. Evidemment, la plupart de ces gens là sont morts et le village a multiplié les noms avec l’arrivée massive des étrangers. Alors, plus de sobriquet !!! Ou… Presque plus… A moins que la BB que je connais, la rousse aux cheveux courts et qui ne dit jamais bonjour (ici, on n’aime pas les étrangers) ne reste la Bébé pour la vie.
Mardi
Ce soir, j’ai remis ma chienne au boulot, ainsi, elle se dépense, sans courir après le gibier : le vélo joëring, c’est pas mal aussi, 5,5 kms pour commencer sur la petite route forestière de laquelle on a une vue panoramique sur l’autoroute et le village de C d’en face, de l’autre côté de la cluse de Nantua.
Mercredi
Les jours sont longs et cette fin de printemps nous offre des journées délicieuses et bucoliques. Rien n’est perdu pour Monsieur V, qui andaine son foin avec le plus grand art.
Samedi
Léo, Martin, Louis, Agathe, Thomas, Quentin… Ils sont tous là, ce matin, au bord du lac, sur la plage reconstituée pour l’occasion, les cheveux, depuis peu coupés à la mode de l’époque. Les canards s’en fichent, ça leur fait juste un peu plus d’animation que d’habitude !
Silence ! On tourne.
Mais ça, c’est le top. Le moins top, c’est qu’on se les gèle, en écoutant les dernières recommandations :
il ne fait pas plus de 17° (l’eau est plus chaude que l’air), la bise souffle et les nuages cachent bien souvent le soleil qui seul, tout puissant, commande les moments de tournages.
Alors, en attendant, on enfile les peignoirs, on se fait coiffer par la maquilleuse, on nargue les copains. Mais quand c’est le moment, on joue le jeu : le bateau hisse sa voile, le pédalo avance, les gamins plongent et replongent dans de grands éclats, pendant que sur la plage, on joue au freezbee, devant des cabines bleues authentiques ou autour d’un landau mythique des années 60 où dort un poupon de celluloïd.
Après déjeuner, le temps est encore un peu plus maussade, mais il ne pleuvra pas. C’est par 12° que je vais me promener à cheval dans la forêt, pour terminer par un immense et jouissif galop dans un pré aux hautes herbes tout fleuri. A l’arrivée aux Plânes, je suis accueillie avec froideur par M. Lama (non pas Serge) qui ne fait pas moins que de nous cracher dans la « gueule ».