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Un certain chêne vert
23 novembre 2008

Du 14 au 23 Novembre 2008 (1ère partie)

Vendredi

Jour J, les déménageurs sont arrivés à 7H15 et s’occupent avec efficacité des meubles et cartons en suivant les explications données au moment du « briefing ». C’est donc le dernier coup de reins, au sens propre du terme. J’ai allumé un feu de bois, histoire de continuer à faire vivre encore quelques heures de ma présence, cette maison que je vais quitter ce soir.

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Il fait froid et une bonne gelée blanche a envahi les alentours mais il fait beau et j’ai envie, pour la dernière fois (encore  et toujours) d’immortaliser notre jardin.

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Vendredi

Passage chez le notaire ce soir mais avant il faut tout nettoyer de la cave au grenier avec balai, éponge, aspirateur et serpillère et c’est là qu’on s’aperçoit que la maison était bien grande, munie de nombreux placards, bien pratiques pour ranger les inutiles « ça peut servir ». Le travail ultime est de défaire la clôture électrique qui nous a permis pendant huit ans de maintenir la chienne dans des limites autorisées. Tandis que mes 700 mètres de fil (7 fois 100) s’enroulent autour de la bobine, mon esprit s’évade et petit à petit, tout comme la clôture qui se détache des piquets, je m’arrache doucement à ce lieu où un ultime feu (cette fois, c’est sûr, c’est bien le dernier) attend nos acquéreurs pour la visite avant signature… Depuis hier, nous dormons dans un petit gîte, chalet à l’intérieur tout en bois, qui nous accueillera sept mois et d’où la vue n’est pas si différente même si la proximité immédiate de la route le rend moins agréable.

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Samedi

         On s’habitue à notre nouveau cadre, et j’ai même pu refaire un parc aussi grand, voire plus, que le précédent pour la chienne. Un gros point noir cependant : mon chat a disparu. Après 36 heures très miaulantes (y compris la nuit), passées enfermé dans la maison, lui qui ne supporte pas de rester à l’intérieur, j’ai eu pitié, ses cris devenaient trop désespérés et je l’ai mis dehors ce matin. Il avait déjà repéré les chats de la maison voisine par la fenêtre du séjour. Il est sorti tout doucement, posant chacune de ses pattes avec précaution pour ne pas attirer l’attention de l’ennemi, puis a traversé la route vers la forêt et s’y est enfoncé en se coulant. Avant qu’il ne disparaisse de ma vue, je l’ai appelé ; il m’a regardé un moment, hésitant peut-être, mais il m’a dit « adieu » d’un miaulement plaintif : la forêt a été la plus forte. Il était trop malheureux, arraché à son lieu de vie habituel. Ce soir, je suis allée l’appeler et ai poussé une pointe à pied jusqu’à notre ancienne maison toute illuminée de la présence de ses nouveaux occupants. Je n’avais pas envie d’y retourner, j’y ai trop de souvenirs mais elle n’est pas loin et il est fort probable qu’Anis y retourne à un moment ou un autre. Demain sera un autre jour et je ferai la transhumance de mon cheval vers Izernore : une bonne trentaine de kilomètres…

Dimanche

         Jour gris et froid mais surtout humide, accompagné d’un petit vent désagréable et piquant. La transhumance s’annonce moins agréable que les autres fois, mais je n’ai pas le choix. Plus je retarde, plus le risque de neige est important. Me voilà donc avec mon cheval pour ce périple vers la vallée, à Izernore où l’attend son pré.

         Le temps ne se prête pas trop à la photo : sortir l’appareil de la poche, ôter les gants ; les coincer sous la selle, mettre la cravache sous la cuisse et enfin cadrer la photo en espérant que le cheval ne bougera pas au moment M. Pourtant, mon esprit attiré par des petites scènes insolites ou une image qu’on a envie de garder, j’ai fait tous ces gestes quatre ou cinq fois. Tels ces chevaux, au lieu dit « Le Jorat » qui nous regardent passer, très excités par le passage d’un copain inconnu.

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         L’arrivée au-dessus de Brénod dans sa brume, village qui s’est peut-être agrandi de façon anarchique, comme beaucoup de villages en France, avec la création de vilains lotissements à grillages et balançoires en fer (il faut bien garder son école)  mais dont le cœur reste, heureusement, toujours aussi charmant.

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         Enfin, 2H ¼ après le départ, j’atteins l’abbaye en contrebas, caché à la vue par une forêt de sapin.

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C’est là que nous déjeunons, dans la voiture, car il fait trop froid. Pendant ce temps, Aramis, broute tranquillement l’herbe bien grasse d’un pré, reprenant quelques kilos dont il n’a vraiment pas besoin.

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         Il me reste 5H de route et je m’enfonce dans une forêt bien sombre parfois dont je suis, peut-être, hormis les animaux bien cachés, l’unique habitant temporaire. Un vrai délice de solitude avec pour bruits, le vent et le crissement des pas de mon cheval, attentif aux pierres qui lui font un peu mal aux pieds. On rencontre quand même des traces humaines, tel cet imposant engin forestier chargé de tirer les grumes.

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C’est ce genre de machine qui « bousille » les chemins, creusant des ornières de boue. Ah ! Que sont devenus les gentils comtois ou autres chevaux de trait qui alliaient travail de la forêt et respect de la nature. Evidemment, c’était moins rentable….

         Le soir de cette journée bien remplie et dont je sors très fatiguée, je retourne vers mon ex maison, à la recherche de mon chat. Il est bien là. Dès qu’il entend ma voiture, il se précipite vers moi en miaulant de toutes ses forces. Malheureusement, ses chatières sont condamnées et il ne peut plus se mettre au chaud. Je pense qu’il serait vain de le ramener de nouveau au gîte. Je m’entends donc avec mon ex voisine qui lui donnera à manger sur le pas de sa porte. L’idéal serait qu’elle l’adopte mais son mari, ainsi que leur vieux caniche de 14 ans n’aiment pas les chats. Quant aux nouveaux habitants de la maison, ils y sont allergiques. J’ai la terrible impression de l’avoir trahi et ce n’est pas très confortable. Ce n’est pas un chat de salon, heureusement pour lui, mais l’hiver risque d’être dur et puis, comment faire quand je partirai vers le midi ?

Mardi

         Sur les conseils d’une copine, j’ai récupéré mon chat qui avait émigré dans le tas de bois bâché du voisin, superbe abri contre la pluie et le vent mais guère contre le froid. Les chats ont tout de même un sens aigu du bien-être et de leur sauvegarde. Je l’ai appelé et il en est sorti, miaulant et la queue toute droite de plaisir. Au moins un dont je suis sûr qu’il aime ma présence. Retour forcé à la maison et cette fois, il n’en sortira pas de sitôt, même s’il miaule à en crever nos tympans. 15 jours dedans pour qu’il se sente chez lui, après, on verra…

Mercredi

         Un malencontreux oubli : j’ai laissé partir en garde-meubles, la vingtaine de pots de confiture de rhubarbe, abricots et figues que j’avais confectionnés cet été. Alors, il m’en reste deux entamés dans mon frigidaire que je déguste tout doucement pour les économiser. 

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