Du 11 au 19 octobre 2008 (2ème partie)
Juste un petit extrait du concert de chorale qui se préparait à la Chaise Dieu (qu'on me pardonne, l'enregistrement à partir de mon petit appareil photo est très médiocre)
Lundi
Chez nous aussi le paysage est beau. Beau est un terme bien banal mais c’est le premier qui me vient à l’esprit, ayant peu de vocabulaire (d'ailleurs quelqu'un n'a-t-il pas dit que je ne parlais qu'en "truc" et "machin"?). Je pourrais dire magnifique, ou encore sublime ou unique, mais là, ça sent quand même l’exagération. Restons simples et contemplons la brume au dessus de la combe de Léchaud, au lieu dit « le Mortier » que j’emprunte pour aller monter mon cheval.
Mardi
C’est l’été indien et la pleine lune de surcroît. La température est agréable et si j’osais, mais je ne suis pas seule, je dormirais la fenêtre ouverte la nuit. Ce que je peux faire, c’est de profiter du soir pour partir me promener. La lune éclaire agréablement les sentiers qui ne sont pas dans la forêt, que j’emprunte cependant. Là, c’est vraiment la nuit ou presque et je marche tout de même un peu plus vite qu’à l’accoutumée. Dans ma tête trottent de vieilles histoires d’attaque de femme seule (c’est vrai que j’ai mon téléphone dans ma poche, que je tiens à la main pour me rassurer). Je guette les éventuels animaux que je pourrais surprendre. Mais, pas de chance, aucun chevreuil ni sanglier ni lynx, ni autre. Juste un gros oiseau que j’entends s’envoler lourdement sur ma droite et qui me fait sursauter. Puis, je rejoins les prés où il règne une luminosité en clair obscure de nuit américaine. Enfin, le village ou à part une ou deux voitures qui passent, il n’y a personne. Il n’est pourtant que 21H30 et je suis seule…
Jeudi
Le temps est obstinément pluvieux aujourd’hui. Pas un instant de répit et je travaille, sinon avec ardeur, du moins avec constance.
Hier soir, je suis allée repeser mon poney : il n’a pas perdu 1 gramme, c’est à désespérer !!!
J’ai enfin terminé le petit manteau de laine de Titouan. Doublé de polaire (je m’en suis vue pour faire la doublure, étant piètre couturière), il devrait être très chaud. Je suis assez contente de moi et j’espère qu’il plaira.
Il me reste du tissu. Si j’avais un patron, j’aurais bien fait le petit bonnet et les moufles assorties.
Vendredi
C’est le soir de la semaine que je préfère, le début du week-end qui s’annonce plein de soleil. On va essayer d’en profiter et je vais amener mon cheval chez moi pour la dernière fois. Il pourra brouter l’herbe de mon jardin et je devrai ramasser son crottin odorant qui servira peut-être à engraisser le petit jardin potager que nos successeurs envisagent de faire. Le hic, c’est qu’on est très proche du rocher et qu’il y a peu de terre. Avec de l’obstination, Edmond avait tout de même fait un petit carré où on pouvait récolter quelques haricots verts.
Depuis quelques temps je dis beaucoup « pour la dernière fois »…
Si je veux être plus positive, je dirai que j’ai fait le petit bonnet en polaire, sans patron, au pif. Plus bricolage que couture. On verra s’il va au petit fils.
Pour la dernière fois, il nous faudrait ramasser les feuilles mortes qui jonchent le sol du jardin… Ah ! Voila encore que je recommence !!! Le bureau des pleurs, c’est pas ici !!
Samedi
Aramis est donc dans mon jardin ce soir, tout heureux de brouter une herbe tendre. Le parcours pour arriver chez moi est d’une douzaine de kilomètres par des chemins souvent très caillouteux qu’il n’aime guère. Ça lui fait mal aux petons, lui qui n’est plus ferré. Mais entre avoir mal aux pieds sur les cailloux et boiter à cause des fers, le choix est vite fait. Il met donc longtemps à faire le parcours, choisissant, avec beaucoup d’attention les endroits où passer pour éviter la douleur. Deux heures et demi. Le même temps que je mettrais, en voiture, pour aller à Grenoble.
Heureusement que les filles du coin l’admirent encore, lui qui n’est plus si jeune. Et puis la vue est belle sur la haute vallée du bief à la dame.
Dimanche
Journée qui s’annonce toute simple aujourd’hui, avec un beau soleil. Ce matin est consacré à une balade à cheval. Ce n’est pas tous les jours que je l’ai à trois secondes de ma porte.
Le chemin que j’emprunte passe sous le village et de loin, je peux voir le toit bleu de ma maison qui dépasse.
On passe dans le maximum de prés qui permettent des galops agréables malgré un terrain un peu mou.
Est-ce un effet de miroir ou réellement un copain ?
Au retour, je passe sur le petit pont qui enjambe le Bief à la Dame. La maison qui le borde est un ancien moulin en cours de rénovation.
L’après-midi est réservé aux feuilles mortes qui jonchent le sol d’une couleur mordorée. Si mes petits enfants étaient là, ils courraient partout pour les faire voler.
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