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Un certain chêne vert
1 juin 2008

Du 26 mai au 1er juin (1ère partie)

Mardi

         Vent, pluie, soleil, sable, la roue de la météo égraine son chapelet et ne varie pas. On met un pull, on a trop chaud, on l’enlève, il fait frais. C’est sans fin. En plus, les perturbations ont décidé, pour nous embêter un peu plus et faire durer le plaisir, de progresser d’est en ouest. Tandis qu’une nouvelle arrive aussi par l’ouest. Elle se marièrent et eurent beaucoup de petits nuages mouillés.

Heureusement qu’il faut descendre en bas de l’immeuble, ce soir, pour prendre un verre avec les voisins car il paraît qu’aujourd’hui c’est la fête des voisins. Pas besoin de mettre de l’eau dans le wiskye, elle tombera du ciel, ça fera des économies, « c’est bon pour la planète… »

         J’ai vu sur un petit encart publicitaire, à la télévision, qu’il était interdit de manger en conduisant (retrait de 2 points). Je savais déjà qu’il était interdit de téléphoner mais sur les sites internet, je n’ai pas trouvé cette mention sur le sandwich. Pourtant, en effet, ça paraît logique. On doit avoir les deux mains sur le volant pour conduire, donc le kit mains libres est sans doute toléré. A quand l’interdiction de fumer en voiture. Je suis étonnée qu’on n’ait pas encore légiféré là-dessus. De même, on devrait isoler le conducteur des passagers par une glace, comme dans certains autocars avec une petite affiche « interdiction de parler au chauffeur ». Il est en effet difficile de surveiller les bavards, à moins de coller une boîte noire dans les véhicules… Où irait-on ?

Jeudi

         Ce week-end, on a fait un bon ménage et Edmond a fait toutes les vitres du bas de la maison. C’était impeccable : lissage à la peau de chamois etc… Mais voilà : depuis, la météo a décidé de nous jouer des tours et le lavage de vitres a déclenché des tempêtes alliant au vent et à la pluie, du sable, de ce sable qui vient du Sahara, à la belle couleur ocre jaune. Il nous arrive parfois de le recueillir sur la table du jardin, de le faire sécher et de le mettre dans des tout petits pots en verre avec la date. Peut-être même un peu de crottin de dromadaire y est-il mêlé. Qui sait ? Mais ce n’était pas fini. Cette nuit une tornade de grêle a tourné dans le secteur, accompagné de tonnerre et de vent. Ce matin, le sol était jonché de feuilles arrachées aux arbres et, par endroit, des restes de grêles auraient pu faire penser au retour de l’hiver. Je n’ai pas pensé à regarder les petites fleurs que je viens de planter en massif !

Hier, en me promenant à cheval, dans la soirée, j’ai plusieurs fois été obligée, soit de rebrousser chemin, soit de contourner parmi les branches par terre, à cause d’arbres couchés en travers des chemins.

         Ce midi, deux images se superposent dans ma tête. Personnages vus à quelques minutes d’intervalle. Personnages opposés par l’âge. L’une, entrevue à la télévision, finit sa vie. Elle a 112 ans et s’appelle Douchi. C’est son surnom, donné par les enfants de Guadeloupe à qui elle distribuait, autrefois, des douceurs. L’autre, aperçue dans la rue, a 15 ou 16 ans, elle est belle et le sait, elle respire la joie de vivre et tient par la main un garçon tout aussi beau qu’elle. L’avenir lui appartient. Qu’en fera-t-elle ? Douchi, n’a plus les yeux qui regardent, n’a plus les oreilles qui entendent ni le corps qui réagit. Douchi a la bouche qui marmonne, des mots intérieurs qu’elle ne peut plus exprimer. Que nous dirait-t-elle du grand âge ? A-t-elle encore l’impression d’exister ? La vieillesse vue de cette façon est assez difficile à supporter…

Vendredi

Ce soir, il fait meilleur et on arrive à voir un bout de ciel bleu.

J’ai entendu à la télévision que le lac de Serre-ponçon était au plus haut et qu’il avait fallu ouvrir des vannes jamais utilisées depuis 30 ans afin de réduire la pression sur le barrage. A Nantua, les vannes naturelles s’ouvrent seules et le petit torrent en contre-haut du lac, qui ne coule qu’au moment de la fonte des neiges ou par grosses pluies, ne cesse d’alimenter le lac.

                                  05_30_Torrent_qui_alimente_le_lac_de_nantua_004__Medium_            

         Néanmoins, pour ne pas déprimer à force de ruisseler, un petit bouquet de fleurs des champs, composé de narcisses et de trolles et cueilli par Edmond,  embaume la maison.

                                  05_30_bouquet_de_trolles_et_de_narcisses_002__Medium_

    "Quand j'entends la pluie" de Henri Dès: une petite berceuse pour se consoler.

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