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Un certain chêne vert
25 novembre 2013

Scène de crime

Nous roulons tranquillement en voiture sur une route qui relie le continent à l’île. De chaque côté de la route, la mer est toute grise et calme à l'infini. La route est assez étroite et nous ne pouvons rouler vite. Cependant, par chance, il n’y a pas trop de monde.

Une voiture ou plutôt une sorte de vieille camionnette bleue un peu délavée est arrêtée un peu plus loin, la porte arrière grande ouverte sur un fourre-tout. C’est sans doute une panne, je crois que je vois du monde. Pas grave, nous avons la place de la doubler et c’est lentement que nous passons à côté d’elle. Je regarde négligemment puis plus attentivement et ce que je vois me glace : une femme africaine est étendue par terre, sur le côté, pieds nus, je vois le dessous blanc de ses pieds, maculés de boue. Elle est habillée d’un pagne couvert de sang. À ses pieds un tout petit enfant noir et nu gît. Nous arrêtons la voiture devant la camionnette, nous sortons et par réflexe, je prends mon téléphone, pensant appeler très vite les secours. Quelques personnes ralentissent et s’arrêtent un peu plus loin, curieux de voir ce qu'il s’est passé. La femme semble morte et l’enfant pleure faiblement, plutôt une sorte de gémissement de petit chat. Il est impossible de voir s’il est blessé. Il ne fait pas chaud, il doit se geler. Je vais me précipiter vers lui, compatissante, pour le réconforter et le réchauffer, pauvre petit bonhomme ! Quand E m’arrête net : face à moi, il y a le canon d’un révolver et derrière l’arme, un œil noir rivé sur le viseur. Il est terrible cet oeil dont on ne voit que la pupille rétractée entourée de blanc veiné de rouge.

Ce n’est pas un accident, c’est un crime ! E m’entraîne derrière le véhicule pour sortir du champ de tir potentiel. Je suis horrifiée et c’est en tremblant que j’ouvre mon téléphone pour composer les deux chiffres de la police… Mais c’est quoi, déjà? impossible d’organiser ma pensée, je ne sais plus : 15, c’est le médecin, 18, ce sont les pompiers et après ? Je sue à grosses gouttes, chaque seconde est précieuse mais me semble relever de l’éternité. Il faut vite que quelqu'un intervienne, j'ai peur que ça ne tourne au massacre, les gens arrivent et s'agglutinent en un cercle autour du camion. certains crient, la panique gagne et pourrait énerver cet homme toujours immobile derrière son arme, même que je finis par me demander s'il n'est pas mort lui aussi, tellement son immobilité est stupéfiante . Ma pensée se ralentit, je ne sais plus, je ne sais pas, mes doigts se crispent, la terreur menvahit,  et… Je me réveille, en transpiration. Il fait presque jour, je suis dans mon lit. A mon côté, E dort paisiblement.

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Commentaires
L
Il faut une suite, le bébé s'en sort il, la maman aussi? J'ai eu très peur pour les deux.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu devrais vraiment écrire.
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G
ah ! pourquoi t'es tu réveillée ! il faut une suite à cette histoire . j'adore ! <br /> <br /> bises
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A
moi aussi ,je commençais à attendre la suite !<br /> <br /> tu es une bonne "raconteuse "!
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S
lol, tu m'as bien eu!...mais E n'est pas un héro alors!!!<br /> <br /> et quand est ce que tu écris un bouquin?
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E
J'ai cru que c'était vrai .... et je pensais :"mais dans quel pétrin elle est cette pauvre Martine !!!! "<br /> <br /> Tu écris bien .... mais ça tu le sais . Il te faut continuer.<br /> <br /> Bonne journée
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Un certain chêne vert
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