Lumières et peur dans la nuit (2ème partie)

Tout était prêt et les gens pour la plupart étaient assis dans l’herbe humide, attendant les premières fusées. C’est vers 23H20 que tout commença et c’est au moment où j’ai sorti mon appareil-photos que je me suis aperçue que j’avais perdu le cache de l’objectif. Evidemment, je ne pourrais jamais le retrouver et j’étais très contrariée. De plus, je venais de réaliser qu’il me faudrait rentrer seule dans la nuit jusqu’à la chambre où je logeais et que la route serait longue et c’est là que je me suis mise à avoir peur, une peur non raisonnée qui me fit partir avant la fin et, tandis que le bouquet final retentissait, éclairant encore la rue où je passais, moi, je courais déjà sur le trottoir, guettant les promeneurs solitaires ou par petites bandes, ceux-là même que je redoutais car, un soir de 14 juillet, certains étaient un peu éméchés et j’avais peur de les attirer avec mon sac à dos qui pourrait être une proie potentielle. Alors, je suis passée d’un trottoir à l’autre, au gré des lampadaires et de la circulation, recherchant le plus d’animation possible. Jamais je n’ai autant couru et cela faisait longtemps que la panique ne m’avait pas saisie de cette façon, faisant battre mon coeur, encore un peu plus. J’ai eu très peur dans l’allée du château du parc de Sceaux aux grands arbres solitaires où je n’aurais trouvé aucun secours et où, justement une bande de jeunes parlait bien fort, visiblement assez excitée. Je me suis fait toute petite, j'ai marché dans l'ombre, me forçant à ralentir pour ne pas éveiller leur attention. A minuit vingt, j’étais arrivée, en sueur malgré la fraîcheur de la nuit, me jurant bien à moi-même que jamais je ne renouvellerais pareil exploit. Epuisée par la course, je me suis endormie d'un sommeil lourd, sans rêves.

 

 

 

Le lendemain matin, je me suis retrouvée dans le parc où quelques gouttes pointaient le bout de leur nez et où tout était si calme. Ma panique était déjà bien loin, là-bas, perdue dans les feux du 14 juillet… Il n'en restait que les courbatures dans les jambes

 

Comments

[mariannette]

rappelle moi de ne jamais te suivre