ça commence par une fourmi
L’autre matin, je me suis amusée à regarder le travail des fourmis. Elles passaient en file indienne sur deux colonnes : les unes allaient, rapidement car les petites bêtes partaient au travail, les autres revenaient, chargées parfois lourdement, ahanant sous le poids, parfois aidées par une âme compatissante qui soudain l’abandonnait pour ramasser une autre brindille par ailleurs. A force, un véritable chemin s’était tracé et des routes ainsi fabriquées se croisaient allant chacune vers un trou où s’enfilait les fourmis. Etait-ce la même famille avec plusieurs portes ? Je ne saurais jamais mais je me suis dit qu’elles étaient bien courageuses, même si elles sont programmées comme des robots. Ont-elles quand même des états d’âme ?
Et puis je suis partie pour moi aussi continuer ma route, juste pour une balade à cheval.
J’ai croisé un arbre dont je ne connais pas le nom mais assez courant dans les régions un peu chaudes et douces et qui porte de si belles fleurs, comme une caresse de velours.
J’ai continué dans la colline, j’ai ouvert une barrière, certaine de pénétrer dans un domaine privé. Le chemin descendait dans la vallée, il commençait à faire chaud et les cigales faisaient grincer leurs élytres à qui mieux-mieux.
Tout en bas, j’entendais un tracteur dans la vigne et je n’ai pas osé me montrer, mais la vue sur les demeures et la vallée était imprenable.
En revenant, il nous a fallu retraverser la rivière et laisser boire des bêtes assoiffées. J’en aurais bien fait autant, la chaleur s'était installée pour de bon.