Pique-nique au Cap Taillat
Je m’étais promis d’y revenir avec mes deux petits loups pour y passer une partie de la journée et visiter cette presqu’île sauvage en site protégée : le conservatoire du littoral a racheté les 10 kms de côtes proches de la baie de Saint-Tropez pour les soustraire à la proie des promoteurs et autres rapaces qui défigurent les lieux. Saint-Tropez a complètement changé de visage en moins d’un siècle et ce petit paradis a pu, grâce à un travail en profondeur être préservé. On y pénètre uniquement en marchant ou par bateau. Aucune route n’y accède. Nous avons donc refait le chemin comme précédemment sous un soleil généreux pour atteindre enfin la presqu’île et son ombre bienfaisante où nous avons pique-niqué.
Sur notre chemin, de magnifiques fleurs de clématites brûlantes et de cactus s’offraient au soleil, souvent envahies d’insectes suçant leur nectar.
De ces insectes, l’un a attiré notre attention, grosse bête au dard postérieur très effilé, qui tentait désespérément de se soustraire à nos regards, jouant à l’équilibriste sur une mince tige.
Vu du dessus
Vu du dessous
Une fois sur la presqu’île, nous avons pu monter tout en haut par des chemins souvent difficiles parmi les cades et le myrte, griffant nos jambes et nos bras, véritable labyrinthe dans ce maquis. Nous étions seuls, complètement seuls dans ces décors uniques
Fleurs de myrte
Au milieu, ce petit palmier est le seul spécimen qui trouve son origine dans la région elle-même. Ce n’est pas un arbre d’importation.
Les griffes de sorcières avaient perdu leurs fleurs riantes mais les feuilles épaisses et mordorées tapissaient le sol de couleurs rougeoyantes, se mélangeant aux arbustes nommés « la barbe de Jupiter » dont les fleurs fanées décoraient encore les massifs de leurs boules couleur rouille.
Arrivés tout en haut, nous avons été surpris d’y trouver des vestiges de fortifications datant sans doute de l’époque napoléonienne ; dont une guérite et un peu plus loin, une maison en ruines, sans doute, elle, beaucoup plus récente.
Il n’y avait plus d’obstacle à la vue sur la mer, hormis l’horizon et, en se retournant, on voyait la presqu’île dans toute sa longueur.
Demain, vous aurez la suite de cette journée.