La vallée de la Nervia (2ème partie)
En prenant la route de gauche, nous nous dirigeons vers Rocchetta-Nervina. Là aussi, on découvre un vieux village rassemblé d’un côté de la rivière, baigné de lumière. D’ailleurs, deux vieux, assis au soleil, nous y attendent et nous parlent dans un langage incompréhensible comme seuls les vieux savent le faire : le patois ligure, mélange d’italien et d’occitan. Puis ils s’aperçoivent que nous sommes français et nous parlent en français. J’ai d’ailleurs trouvé que les gens de cette vallée étaient très accueillants, toujours disposés à nous renseigner et en français, qui plus est, non pas comme ce vieux bonhomme à Menton que j’ai vu insulter un touriste de passage, venant du Lot et Garonne qui s’était mal garé sans doute. Ceci dit, ledit bonhomme n’avait pas un poil d’accent méridional et ne pouvait donc prétendre être absolument chez lui (Je paye des impôts ici, moi, Madame ! Non, il ne l’a pas dit, mais c’est tout comme).
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Là aussi, ce village est un lacis de ruelles plus ou moins obscures qui donnent sur des placettes immanquablement occupées par ces « piaggi », véhicules à trois roues, mi voitures, mi mobylettes, qu’on ne voit guère en Europe qu’en Italie.
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Alors, nous revoilà sur l’embranchement de droite, celui qui nous mène à Pigna. Mais avant d’arriver, nous allons promener la chienne sur un chemin balisé qui nous conduira par une charmante vallée jusqu’au Ponte di Carne que je ne saurais traduire car je ne pense pas qu’il s’agisse de la viande mais qui sait ? On y voit plein de petits jardins fermés par des barrières le long de la route, jardinets déserts où parfois des tables et des chaises sous parasols sont les témoins d’une animation à la belle saison.
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Enfin Pigna où nous nous arrêtons pour déjeuner dans une trattoria très familiale où nous mangerons outre des antipasti délicieux, des lasagnes au basilic et un gâteau à la farine de châtaigne mêlée de fruits : un vrai délice. Tout cela est un peu lourd mais peu importe, c’est bon.
Photo trouvée sur internet.
En haut du village, un charmant monsieur nous convie à aller voir l’église dans laquelle on découvre un retable magnifique du 15ème siècle de Giovanni Canavesio et un christ en croix, aussi du 15ème. On notera l’absence de barbe du christ.
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Au dessus de Pigna, on peut voir encore le village de Castelvittorio. Mais pour nous y rendre, on avait le choix entre y aller à pieds par une route en béton ou en voiture et faire trois kilomètres. Il était tard et nous devions manger. Bien sûr nous avons peut-être loupé quelque chose mais tous ces villages sont à peu près construits sur le même modèle, autour d’une église qui domine ou parfois d’un château le plus souvent en ruines, petites rues médiévales où les voitures ne pénètrent pas, mais ça, nous connaissons déjà puisque nous habitons un lieu un peu semblable.
Lourds de notre repas, nous redescendons vers Menton, suite à demain !