Almanarre vespéral

J’ai eu envie d’aller voir le soleil se coucher sur la mer. Pour cela, un seul endroit possible et facilement accessible : l’Almanarre qui regarde vers l’ouest. Il n’y avait pas un nuage au ciel et je savais donc que je n’aurais pas la vision de nuages incandescents, nuages de feu qui font les délices de la photographie. Le mieux que je pouvais espérer, c’était l’ultime rayon vert, le même que je guettais au coucher du soleil sur l’Atlantique, du côté de Royan, il y a déjà tant d’années.

En attendant, je pouvais observer la mer, les gens, les bêtes. A cette heure et en cette saison, il n’y a pas foule et le calme était agréable. Je me suis assise tout au bord de l’eau qui, régulièrement venait s’évanouir à mes pieds en un long soupir d’aise, regardant au loin le soleil qui s’approchait de l’horizon. Non loin de moi, des baigneurs, leur trempette terminée, les seins à l’air, se rhabillaient doucement : « Allez Simone, faut aller faire la soupe ». D’autres paresseusement couchés attendaient comme moi un signe du ciel. Ils laissaient juste s’écouler le temps sur le sable qui prenait une teinte dorée, la même couleur que tout là-bas à l’horizon.

         

Le vent s’était levé, un vent léger qui m’avait fait enfiler ma veste blanche et légère de coton. Un sportif en profitait encore pour longer la plage en kite surf. Il devait être assez novice et parfois sa voile flirtait avec l’eau, mais jamais ne s’enfonçait.

       

…

       

…

       

Suffisamment loin pour qu’on ne puisse l’entendre, un bateau à moteur traînait au bout de la corde un skieur nautique et passait dans le rayon de soleil qui se mirait dans l’eau, créant des ondes qui venaient mourir sur la plage.

         

Un baigneur attardé avançait sur sa planche ramant à l’aide de ses mains, j’ai trouvé qu’il allait vite. Lui aussi est passé dans cette coulée d’or pour s’en aller vers un nulle part.

       

Les mouettes, seules, criaient d’un cri qui imite le rire et qui, chaque fois que je l’entends me fait penser à Gaston Lagaffe. Elles se répondaient, qui dans l’eau, qui sur la plage : un couple sans doute qui s’engueulait ferme !

       

…

       

Puis calmée, l’une d’elle nageait, tranquille, juste sous mon regard qui ne quittait pas l’ouest.

       

Le soleil n’était pas tout à fait couché lorsque je suis partie, je n’aurais donc pas vu le rayon vert !

       

Comments

[Marie-Anne]

Tout comme toi, samedi, j'ai regardé le soleil se coucher à Trouville, avec un peu de nostalgie, c'était sans doute la dernière belle journée estivale de la saison...

[L'angevine]

je ne vois que de bons moments vers ces clichés,des passions comme le surf,la plage,la mouette qui crie son chant d'amour etc...

[Lucrezia]

Ici, RAS
la tristesse ne se raconte pas non plus !