A l'embouchure du Gapeau
Ce matin, j’ai croisé un monsieur. Il arrosait son jardin, se plaignant de ce temps sec et de la pluie qui n’arrive pas. « La pluie, on la voit sur la carte de la météo, à la télé, mais ça s’arrête là »
Forte de ce principe, je suis partie à vélo, l’esprit bien tranquille. Le temps était plus frais qu’à l’ordinaire mais je suis tout de même revenue trempée de sueur. Il faut dire que pour rentrer chez moi, je dois pousser mon vélo à la main dans une côte bien dure à défaut d’être très longue !
Alors, où suis-je allée pendant près de deux heures : vers l’embouchure du Gapeau en passant par des petites routes goudronnées peu connues des touristes et où on roule tranquillement. Hyères et les environs immédiats présentent de multiples aspects : la ville haute ancienne, la ville basse moderne, la forêt, les terres agricoles arrosées par les fleuves côtiers et la côte, terrain privilégié des vacanciers qui, pour l’heure, faces aux nuages, s’étaient dispersés dans la ville, en visite. On les voyait déambuler, la carte à la main, hésitant sur l’itinéraire à prendre dans ce dédale de petites rues de la vieille ville, toutes aussi charmantes.
J’ai donc roulé, tranquillement et dès qu’un paysage attirait mon regard, je m’arrêtais pour le croquer de mon appareil.
Il pleut tellement peu, qu’il faut arroser les cultures.
Le Gapeau et ses bateaux en aval ne m’intéressaient pas trop, c’est plus en amont, dans les petits recoins connus des pêcheurs et des gardons que je me suis posée, descendant sur la rive où quelques fleurs résistent parmi les roseaux.
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Puis le Gapeau sauvage ou plutôt des petites excroissances où l’eau de mer et l’eau douce se mêlent, sortes de salines qui courent dans un lieu où on ne peut pénétrer.
J’ai posé mon vélo pour marcher dans le lit de ruisseaux à sec ; je ne suis pas allée bien loin et me suis promis d’y revenir pour prospecter ce milieu naturel, sculpté presque seulement par les éléments.
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Inévitablement, on arrive à la mer, grise, tout comme le ciel. Pourtant, parfois un rayon traversait les nuages et quelques familles installées à des tables en bois se reposaient et préparaient leur pique-nique.
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Enfin, ce Hyères de prés jaunis par le soleil où l’herbe est devenue rare. Quelques fleurs au bord de la route agrémentent cependant les lieux et les égayent, se mêlant aux roses des lauriers.
Les serres sont au repos, on les désinfecte, parfois elles sont démontées mais les fleurs bleues que je ne saurais identifier pour l’heure tapissent encore les champs en rangs réguliers.
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