Mais où sont passées les cigales

Leurs stridulations nous avaient accompagnés tout le long de la route, les fenêtres ouvertes de la voiture laissaient passer ce chant monocorde porté par le vent : la cigale, celle qui se tait quand on passe sous son arbre mais qui n’en finit pas de crisser dès qu’on s’éloigne, à moins que le chat ne la mange !

Nous sommes montés, nous cherchions la promenade qui rafraîchit ! La Sainte Baume ou plus exactement les sources de l’Huveaune. Ce n’était sûrement pas la meilleure période pour cette randonnée, le niveau de l’eau est un peu bas mais tant pis.

L’Huveaune prend sa source dans la grotte de Castelette (commune de Nans les Pins) à 590 mètres d’altitude sur le versant nord du massif de la Sainte Baume. 48 kms plus tard, elle arrive à Marseille pour se jeter dans la mer. Encore une fois, c’est un fleuve côtier.

Mais n’allons pas si vite, nous n’y sommes pas encore, nous n’avons pas pris l’itinéraire classique et plutôt que de partir de Nans les Pins, nous commençons la balade par le lieu-dit « La Cayre », non loin de l’hostellerie de la Sainte Baume. Nous marchons d’un pas tranquille dans cette forêt de garrigue. Nous n’entendons que nos pas qui crissent sur les cailloux. Mais où sont passées les cigales ? Curieusement, il n’y en a plus une seule. La Provence sans cigales ! Remarquez que ça repose !

Nous sommes à 670 mètres d’altitude et nous descendons tranquillement vers Nans les Pins jusqu’à 470 mètres.

Non, ça n'est pas une tyrolienne!

Au passage, des oratoires ponctuent le chemin. Le mieux conservé est le 3^ème dit « de Miette » d’une série de 7 commandés par le Seigneur Jean Ferrier, archevêque d’Arles, suite à un pèlerinage effectué en 1516. Le nom de Miette est le diminutif du nom provençal « Mireille ». Il évoque le souvenir de cette petite fille qui, en 1851, suite au meurtre, par un brigand, de sa mère et de son oncle, gardien de la grotte (celle de Marie-Madeleine, bien entendu), s’était enfuie et avait échappé au massacre en se cachant derrière l’oratoire.

On remarquera les traces de fers à cheval gravées par les compagnons de passage et les pilastres décorés. La scène (rénovée en 1978) représente Marie-Madeleine, aux pieds de Jésus, chez sa sœur Marthe à Béthanie.

Nous passons devant les restes d’une cabane de pierre appartenant jadis à un charbonnier qui travaillait, venant du Piémont, dans les forêts de Nans les Pins pour produire du charbon par combustion lente du bois de chêne dans les années 1920.

Tout en bas, après une descente dans un chemin raviné par les orages nous arrivons dans un pré comme je les aime, plein de fleurs. On se croirait presque en montagne. Fleurs variées dont le Lys Martagon, protégé dans la région où on le trouve dans l’ubac de la Sainte Baume.

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Nous changeons de versant et retrouvons pour peu de temps d’ailleurs quelques cigales timides.

Enfin, un petit bruit familier attire notre regard sur la gauche : celui de l’eau qui coule. Nous ne sommes pas les seuls à l’avoir perçu, la chienne, assoiffée est déjà dedans et jouit de pouvoir boire et se baigner jusqu’à mi-corps dans l’Huveaune.

Je retrouve alors les reflets dans l’eau, et les ondes qui se propagent lentement à l’écoulement d’une marche à l’autre, de ces rochers de calcaire pétrifiés par réaction chimique de précipitation du carbonate de calcium.

La couleur turquoise de l’eau est due à la présence d’une bactérie (encore ces bébêtes là), les cyanobactéries ou « algues bleues ».

Le niveau est évidemment un peu bas et les gours souvent à secs. Il vaut mieux venir au printemps.

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Nous sommes maintenant tout près de la source actuelle qui n'est que résurgence lorsque le niveau de l’eau est haut.

Enfin un dernier effort pour arriver à la grotte de Castelette où je pénètre en me servant de la lumière rouge de mon appareil photos comme d’une lanterne, ce qui n’est pas évident. Surtout ne pas se cogner la tête aux stalactites un peu rognées par les passages humains.

Vous noterez à l’entrée la « main » de l’homme préhistorique !!!

Le fond... je ne suis pas spéléo...

 Le retour ne sera que montées rudes dans les rochers jusqu’à l’altitude du départ où nous pourrons admirer au loin la Sainte Victoire,

La Sainte Baume et son sanctuaire dédié à Marie-Madeleine qui, selon la tradition, se retira dans une grotte où elle vécut 30 ans en ermite.

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C’est par là que le ballet des papillons sur la lavande sauvage m’enchanta.

Pour finir et se désaltérer, une bière au bar des barbus !!!

 

Comments

[anouchka]

Encore une magnifique balade que j'ai fait en regardant tes photos, moi qui connaissais les noms "Huveaune" "Ste Victoire" ou "Ste Baume" puisque mon papa habite Marseille, grâce à toi j'en sais un peu plus, merci pour ça !
Bonne journée, bises douces

[francoise2]

ENCORE UNE BELLE BALADE EN BONNE COMPAGNIE

[bramatan]

le lis martagon, c'était à 700 m d'altitude et à la fin. Le lis martagon de la Ste Baume appartient à la flore qui subsiste comme témoin des temps (il y a 10 000 ans) où le climat était plus froid, tout comme le hêtre.