L'agneau pascal
J’ai senti l’odeur, j’ai vu toutes les petites crottes qui parsemaient le chemin de terre au-dessus de chez moi. Des moutons étaient passés ce matin. D’ailleurs, on entendait dans le lointain les bêlements aigus des agneaux cherchant leur mère. Puis mon chemin a divergé.
Asphodèles fistuleux
Ce sont les oiseaux qui ont pris le relais : le jacassement des pies qui semblaient se pourchasser, les trilles mélodieux d’oiseaux qui se répondent de nid en nid et le coucou, oiseau solitaire qui annonce le printemps. Ce printemps, on est en plein dedans et quelques rayons du soleil commencent à percer après la pluie de la matinée. Les hautes herbes me mouillent les jambes.
Mais sur ce chemin, c’est une débauche de fleurs de toutes les couleurs.
Ail rose
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Le sol pierreux est glissant et je dois regarder où je mets les pieds. C’est ainsi que j’ai vu cette petite plante grasse curieuse au ras du sol, comme des petites fraises.
Les couleurs se combinent parfois et forment des parterres naturels qu’on aimerait pouvoir reproduire chez soi.
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Au milieu de la forêt, une ancienne pâture avec sa maisonnette de pierre en ruine, témoignage d’une activité pastorale ancienne.
Alors, je prends la « draille de Petit Fernand » qui me ramène à une route que je connais. C’est celle du retour. Là, de nouveau je retrouve les petites crottes. En effet, un peu plus loin, ils sont là, curieux de mon passage et des petits agneaux s’approchent du grillage. Certains touts justes nés, encore tremblants et cherchant désespérément la mamelle salvatrice.
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C’est ainsi que j’ai appris qu’ils étaient plus de mille, venus en partie de l’aéroport. Ils sont embauchés pour nettoyer la colline.
Demain, quand je mangerai mon épaule d’agneau, je suis sûre que j’aurai, l’espace d’un instant un peu de remord !