Jusqu'au bout

Nul ne savait qui l’emporterait des nuages ou du soleil. Parfois quelques gouttes timides, parfois un petit rayon, tout aussi timide qui faisait briller l’écume le long de cette longue plage que j’avais décidé de parcourir jusqu’au bout, jusqu’à la presqu’île de Giens, soit 4 kms allée, donc 8 au total. Marcher sur le sable ou les petits galets qui la recouvrent, est fatigant mais je me suis arrêtée un moment pour suivre le vol de ce que je crois être des flamands roses. Un vol qui n’en finissait pas de tourner au-dessus de ma tête comme un entraînement à l’endurance. En parlant d’entraînement, j’ai vu aussi quelque chose de bien nouveau pour moi : se faire les cuisses en marchant dans l’eau, trempé jusqu’à mi-corps et pour s’aider à avancer, des rames. Ça vaut bien la marche à ski en montagne.

Au retour, par la route du sel, fermée à la circulation en cette saison, ce sont encore une fois les oiseaux qui se font remarquer. Encore des flamands aux longues pattes fines qui fouillent le sable de leur bec crochu à la recherche de petits vers ou autres sur le bord des marais. Puis, un tout petit oiseau qui court sur le sol, picore le sable, volette devant moi sans trop de crainte. Une armée de photographe est installée avec réflexes numériques et trépieds, les mitraillant à qui mieux-mieux. C’est ainsi que j’ai appris que ces charmantes bestioles s’appellent des Bruants des neiges, ce sont des sortes de passereaux. Oiseaux insolites dans ces régions méditerranéennes qu’ils semblent apprécier. Ils vivent à l’état naturel pendant 7 mois sur 12 au nord du cercle polaire où ils peuvent supporter sans dommage des températures de -40°, se couchant dans la neige pour se reposer. Ils passent l’hiver un peu plus au sud, jusqu’à la hauteur du Québec au Canada où leur arrivée, en novembre, annonce l’hiver. Nous annoncent-ils à nous un changement climatique ?

       

…

       

…

       

…

       

…

       

…