Oxygène et fraîcheur
Ras-le-bol des moustiques et de la moiteur de ces jours derniers. Ça tombe bien, nous avions prévu ce petit voyage qui doit nous emmener jusqu’aux environs de Roanne dans la Loire où réside un de mes fils.
Le chemin des écoliers nous attend et, après un passage devant Gordes,
puis devant l’abbaye de Sénanque,
nous échappons enfin à la chaleur en montant au Mont Ventoux (1912 mètres)
qui a comme particularité d’être une ascension éprouvante du tour de France : témoin cette stèle en l’honneur de Tom Simpson, mort à cet endroit en 1967, près de l’arrivée. Les coureurs lui jettent des gourdes au passage, encore maintenant.
Tout en haut, ce bel étalage de bonbons colore un paysage plutôt rocheux et désertique.
Le spectacle est tout autre de l’autre côté et l’herbe est bien tendre pour s’allonger un moment dans la fraîcheur de l’altitude.
A l’écart de la route, face au Mt Ventoux, nous découvrons ce village médiéval complètement vide de touristes et bizarrement silencieux : Le Crestet, dominé, comme il se doit d’un château en ruines du XIIème siècle où résidèrent des évêques de Vaison la Romaine. L’église St Sauveur, elle, date du XIème.
Le lendemain, c’est vers Grignan que nous nous dirigeons avec un arrêt au préalable à Valréas dans le Vaucluse, village sans intérêt, qui semble dater d’une autre époque, mais près de laquelle nous passons la première nuitée dans un gîte où Rubia a fait la connaissance de Gertrude la tortue des lieux. Elle ne comprend pas où est l’entrée et la sortie de cet engin curieux qui, parfois sort une tête et des pattes et qui s’intéresse à sa gamelle.
Grignan fut, comme chacun sait, la résidence de la fille de la Marquise de Sévigné. Ces quelques jours se tiennent le festival de la correspondance. Malheureusement nous ne faisons que parcourir ce village où bouquinistes et vendeurs divers sont légions. Un petit détail amusant : à tous les coins de rues on trouve des « chambres d’écriture » où on peut écrire à qui l’on veut au stylo, porte-plume, plume d’oie… La correspondance est envoyée gratuitement aux destinataires de son choix.
Il fait chaud dans la vallée aux odeurs fortes de lavande et nous repartons pour la montagne : le Mézenc, 1754 mètres, en Haute Loire, sur la même ligne de crête que le Mont Gerbier de Jonc, lieu de la souce de la Loire.
Malheureusement en haut du Mézenc, on ne voit pas grand-chose, il y a trop de brume et le paysage est un peu décevant pour qui l’a déjà vu dans de meilleurs conditions.
Il fait toujours aussi chaud mais il faut quitter la montagne où je me retrouve avec tant de plaisir.
Notre destination est Riorges où on trouve deux ronds-points décorés dont un d’actualité qui nous rappelle que nous avions une équipe de France de foot…
Le temps est lourd et l’orage menace. Nous montons cependant dans le Roannais pour une petite promenade dans la fraîcheur. Il ne fait que 20° et on est si bien là-haut. Comme me dit E, la forêt, moussue et verte, ressemble à celle de Walt Disney. La luminosité sur fond de nuages obscurs est exceptionnelle mais…
Il arrive ce qui doit arriver et de 20°, le thermomètre descend à 15°d’un coup et ce n’est pas au pas que nous retournons à la voiture mais au triple galop sous des sauts d’eau et le grondement incessant du tonnerre au-dessus de nous.
En tout 1380 Kms en 4 jours, la fraîcheur, à ce prix !