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Un certain chêne vert
2 novembre 2008

Du 27 octobre au 2 novembre 2008 (1ère partie)

Lundi

J – 364 avant mon 60ème anniversaire. Le temps était si beau et chaud hier que je n’ai pu résister à l’appel de la nature : le plateau de Retord, endroit intime et sauvage fait de combes que seuls les troupeaux habitent en été mais abandonnées des humains, si ce n’est, ça et là, quelque grosse maison encore parfois entretenue par des propriétaires qui ne font qu’y passer. Pendant la promenade, mes idées étaient souvent ailleurs, tournées vers mon prochain déménagement : curieuses pensées mêlées de passé et d’avenir. La vie est comme une balance qui penche heureusement souvent du même côté, celui qui nous permet d’avancer : l’avenir est plus lourd que le passé, même si celui-ci nous retient parfois dans sa nasse. Mais il arrive un jour, différent pour chacun de nous où la balance s’incline soudain de l’autre côté. Ce jour là, on n’a plus de désir ni de perspectives futures. Pour certains, ce jour est si tardif qu’il se confondrait presque avec la mort. Ce sont les chanceux de tempérament, les curieux d’esprit, ceux qui voudraient progresser toujours. Tel mon père qui apprenait les étoiles à 90 ans passés. Pas facile d’être sur la balance et d’y rester en équilibre. Il faut l’empêcher de nous entraîner dans le sens qu’on ne veut pas.

         Pourtant, il est des moments où on a envie de s’arrêter un peu. Ce sont ceux-là où on engrange les souvenirs mêlés d’images, tel le fond de mon jardin, petit bout de forêt, consciencieusement nettoyé chaque année.

         Voici comment il était, à peu près, avant puis après

                         10_27_001_Sous_bois_de_mon_jardin_003

                     10_27_001_Sous_bois_de_mon_jardin_005

Mardi

         Ça y est le coup d’envoi est donné : rangements, tris, cartons…  Alors, pour fêter ça, on se permet une petite liqueur ce soir. Pour moi, un petit reste de cassis de 1972, souvenir de mon père qui l’a faite. Il était temps de la finir !!!

Rubia_poney PICT0462__Medium_

Photo de Andrée Loubet Poujade

         Qu’y a-t-il de commun entre ces deux animaux ? Pas grand-chose. Et pourtant si : la couleur, un peu mais surtout le nom. RUBIA qui signifie « blonde » en espagnol. Ceci explique cela. Ah oui ! Elles ont en plus le même âge, 8 ans.

(Merci à l’auteur de m’avoir prêtée la photo publiée sur « l’internaute photo »)

Mercredi

         Ce jour là est le jour des bilans, c'est-à-dire que les patients viennent me voir pour la première fois, avec leurs parents si ce sont des enfants. Je leur fais passer des tests puis, à l’issu de l’examen qui dure environ une heure et après leur départ, je rédige un compte-rendu pour le médecin prescripteur. Cela demande donc un travail, assez minutieux parfois, d’analyse de cas. En général, tout se passe bien. Depuis quelques temps pourtant les gens oublient de venir. Il faut dire qu’étant débordée de travail (je suis seule orthophoniste sur un bassin de 15000 habitants), j’ai peu de places et ça se bouscule au portillon. Les rendez-vous pris parfois plusieurs mois à l’avance sont oubliés. Aujourd’hui cependant, les choses ont été plus difficiles : un oubli et un agressif qui, à la fin de l’entretien et au moment de me payer (et oui, il le faut bien, je mange aussi, comme tout le monde), m’a décrété très désagréablement que mon prix était scandaleux et que lui-même était loin d’être payé autant que moi. J’ai eu beau lui expliquer qu’il ne faut pas confondre honoraires et bénéfices (ceux-ci représentant 50% de ceux-là) et que ce n’est pas moi qui fixe les tarifs mais bien les caisses d’assurance maladie que je ne crois pas disposées à nous faire tant de cadeaux. Rien n’y a fait. Comme il me manquait 0,45€ pour lui rendre la monnaie, il m’a rétorqué que le boulanger ne faisait pas de crédit et que lui non plus. Excédée devant tant de stupidité, je lui ai redonné un des billets de 10€ et l’ai viré manu militari de mon cabinet, très en colère. Pauvre gosse : un petit bonhomme de 5 ans et demi, atteint d’un énorme retard de parole et de langage et qui va payer la bêtise de son beau père car il est évident qu’une rééducation ne peut démarrer dans un climat pareil.

         Et pourtant, il n’est pas entièrement responsable, même s’il est impardonnable par son impolitesse. De nombreux professionnels de santé ne font plus payer leurs patients. Vous-même, bien souvent vous avez dû remarquer qu’à la pharmacie ou ailleurs on ne vous demande que la carte vitale et qu’à la fin vous ne connaissez pas le coût des interventions. C’est anormal et cela rend les gens complètement inconscients des dépenses de santé d’où de nombreux abus. On devrait exiger des médecins et autres, la remise obligatoire d’une facture. Ainsi on éviterait peut-être ce genre de situation que j’ai eu à subir.

Jeudi

J’aurais dû descendre mon cheval à Izernore comme tous les automnes : 35 Kms à faire et donc de nombreuses heures avec pique-nique au milieu comme à l’accoutumée. Mais aujourd’hui, le temps ne s’y prête pas, des averses de neige et un vent froid m’en empêchent. Juste une petite balade ce matin nous fouette un peu les joues et Aramis est bien gai, un peu trop peut-être, stimulé par des prés tout blancs. Quelques sauts de mouton, heureusement sans conséquences pour moi, mais il s’en est fallu de peu que je ne tombe s’il avait voulu vraiment.

        

                            10_30_002_Cheval_dans_la_neige_Lachat__1_

         On dit dans le coin : « neige précoce avorte l’hiver ». Avant de vérifier la véracité de ce proverbe local, contentons-nous d’admirer la beauté des paysages qui nous environnent au quotidien et que d’aucuns reconnaîtront peut-être.

    

                                10_30_001_Les_granges__Medium_

Le grand chalet en bois, à droite, fut celui où j’ai habité pendant sept ans. C’était une ancienne fromagerie et nous occupions deux appartements contigus, dont un semi enterrés. C’était les anciennes caves à fromage. Je ne vous raconte pas l’humidité.

                                       10_30_001_Les_granges__1_

Les Granges et les Plânes                     

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Lieu-dit « Le Jorat »

         Il a neigé tout l’après-midi. Bien m’en a pris de ne pas faire la transhumance. Sur le plateau de Retord il en est tombé 25 cm. Une impression de ouate où le ciel et la neige se confondent dans une couleur bleutée. J’aurais aimé marcher à l’infini dans cette combe de la Cua mais la prudence me fait redescendre : le chasse neige ne passera pas et « ça neige » (comme on dit ici) très fort !

       

                             10_30_005_plateau_de_Retord_La_Cua_001

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Commentaires
A
bonjour, celà fait peu de temps que je lis votre blog que je trouve trés beau , je suis une maman de deux garçons et mon ainé est dyslexique.Son orthophoniste etait formidable avec lui et durant 9 ans et demis deux fois par semaine on allait chez catherine , je trouve scandaleus la façon dont cet homme ce conduit!! voilà juste pour vous dire que vous faite un metier formidable et vous envoie plein de courage .Anne lise
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