Du 1 au 7 octobre 2007

Réflexions

Les vieux ont raison de se plaindre, ils ont perdu leur jeunesse, leurs illusions et le sentiment d’exister pour quelqu’un.

Lundi

Cette nuit drôle de rêve : Je me retrouve de nombreuses années en arrière, je suis aux guides (forme féminine du scoutisme, il y a… 40 ans) et nous partons à un camp. Pour rejoindre les autres il faut prendre une sorte de métro, plus tapis roulant que métro. C’est un véritable dédale mais après quelques angoisses, je suis au rendez-vous. Il manque trois filles que nous supposons perdues dans les couloirs labyrinthiques. A trois, nous repartons pour tenter de les retrouver, ce dont je doute car plusieurs chemins sont possibles. A l’heure du repas, nous nous arrêtons dans un restaurant, en haut d’un building, sous les toits, en plein air et commandons notre repas. Un homme arrive, un allemand en uniforme. Il nous salue et nous pensons qu’il veut occuper la place restante à nos côtés. Je ne suis pas ravie, mais ne ferai pas opposition. Mais non, il nous demande simplement  de saluer Hitler qui doit passer par là dans quelques minutes par un « Heil Hitler » sonore. Nous fuyons, impossible d’accepter cela. Les autres partent avant moi et c’est l’angoisse. Je ne vais jamais arriver à les retrouver, je n’ai pas bien repéré le chemin emprunté à l’aller. Puis je les vois au loin et finit de justesse par les rattraper en montant sur un tapis ultra rapide où seules quelques barres permettent de ne pas tomber… Réveil

Le soir coup de téléphone à ma mère : elle se plaint de sa solitude, de ne pouvoir s’occuper de ses fleurs, de ne pouvoir rester sur une tâche sans s’ennuyer presque tout de suite. Puis elle dit qu’il ne faut pas qu’elle se plaigne car c’est une vieille heureuse, elle a tout ce qu’il faut….. Sauf la jeunesse. Elle a raison de se plaindre…

Mardi

Je réalise que je n’ai plus rien à me mettre pour l’hiver. J’ai maigri. Tout est trop grand.

Jeudi

Le petit écureuil vient toujours manger nos noisettes. Il n’est pas très peureux malgré la chienne qui est furieuse derrière la vitre. Je n’arrive pas à le prendre en photo. Voici donc un autre petit animal : c’est peut-être son frère (« si ce n’est toi, c’est donc ton frère… »).

                                                       

Vendredi

Dernier jour de travail de la semaine, ouf ! Aujourd’hui, je suis fatiguée, ayant mal dormi la nuit dernière à cause d’un rhume qui me faisait tousser dès que j’avais le malheur de m’endormir. Vous connaissez, on ferme les yeux et instantanément la gorge gratte, les yeux pleurent et on étouffe sous la toux… On se rendort et rebelote.

En ce moment, j’ai beaucoup de mal à lire et j’avance d’un pas de tortue.

Aujourd’hui, j’ai fait le bilan d’un petit garçon dyslexique, qui après deux CP, ne sait toujours pas lire. Question angoissée de la maman : « Qu’est-ce qu’il va devenir plus tard » ? Il faut alors rassurer les parents et redonner confiance à toute la famille ainsi qu’à l’enfant sans toutefois les bourrer d’illusions. Mission difficile et pourtant, j’ai l’exemple de plein de gamins qui ont malgré tout trouvé leur voie. L’espoir est donc réel même si le parcours est difficile.

Demain nous partons avec L. à Val Ridana en préparation de la coupe d’Europe. Nous ferons 1500 Kms en deux jours…

Samedi

Ça y est, on est parti à Val Ridana, dans le Tyrol italien, à un congrès de l’IBU (International Biathlon Union). Moi, j’y vais juste comme relais du conducteur. Départ sous un ciel bas, il a plu dans la nuit. La plaine du Pô est dans le brouillard, comme d’habitude. Nous envisageons de manger à Milan à la pizzeria mais finalement on n’a pas le temps et on mange à l’autogrill un peu plus loin ! Le temps n’est pas beau et on désespère de pouvoir admirer le paysage. Nous traversons même un gros orage dans des montagnes à type de roches primaires, genre basaltiques, assez volcaniques.

Miracle, soleil à l’arrivée. L’hôtel Schoonberg est parfait, gigantesque, plusieurs bâtiments reliés par des couloirs souterrains.

                                                               

avec au moins cinq salles à manger, sauna, deux piscines, magasin…

   

Il est tout en bois à l’intérieur et parfaitement propre. Tout est propre, même la campagne semble jardinée par des mains attentives à la moindre feuille de travers, les animaux paissent dans des prés aussi ras qu’un gazon de golf. On aperçoit le pas de tir de biathlon, bien intégré dans le paysage.

                                                                   

Pendant la réunion, moi, je m’évade. Je me promène et suis un chemin qui mène d’abord à une mine désaffectée dont il ne subsiste plus qu’un musée.

On y extrayait du plomb, du zinc et un peu d’argent.

Je continue à monter pour enfin arriver à un petit chalet : c’est le chalet du grand-père de Heidi. Oui, on est presque au pays de Heidi. Des chèvres (celles du petit Pierre peut-être), broutent en liberté dans une nature sauvage mais raffinée.

Retour à l’hôtel où j’assiste à la fin de la réunion. C’est rébarbatif, tout en anglais, allemand et un peu italien (d’ailleurs ici, on a beau être en Italie, la langue usuelle est l’allemand). J’y fais la connaissance d’une Triestine (le monde est tellement petit, ma fille aînée a habité Trieste plusieurs années) qui représente le Frioul. Elle parle assez bien le français qu’elle a appris à Bruxelles et qui lui donne un charmant accent du nord. D’ailleurs elle s’appelle Van… Nom parfaitement italien !

Enfin, le dîner. Les plats sont abondants, lourds et gras à souhait et accompagnés de discours. Le maire au physique autrichien fait son bla, bla…en Allemand et un peu en italien. Ça a l’air intéressant, les gens rient. Je ne peux finir mon assiette.

                                                      

Vers 22H30, nous rejoignons la jolie chambre sous charpente. Elle est confortable. Seule la salle de bain est un peu exiguë mais on s’en contentera.

               

Dimanche

Ce matin, au réveil, après une nuit un peu courte, temps splendide, soleil éclatant dans un ciel bleu vif. Le village est orienté est-ouest et est baigné de soleil dès le matin.

                                          

        Edmond et L vont à leur réunion et moi, accompagnée de ma chienne, qui ne demande pas mieux, du moins on peut le supposer devant l’enthousiasme qu’elle montre en voyant que je prends la laisse. Je pars en vadrouille dans Ridana. Ce n’est pas un village compact mais plutôt une série de petits hameaux. Tout est dans le même style : quelques exploitations agricoles et des maisons en bois sur pierre, ou en bois sur ciment pour les plus modernes.

      

Même les travaux ont l’air ordonné. C’est le pays de l’hygiène. On ne fait pas n’importe quoi. Tout est propre, pas une herbe ne pousse sur les multiples petites routes goudronnées du coin qui font le bonheur des mamans poussant des poussettes (c’est en effet très dur d’être maman à la campagne car il n’y a que des chemins en cailloux où pousser un landau est un exploit). Partout, des petits oratoires datés fleurissent, tous aussi charmants.

On ne lésine pas sur les vierges et les croix, on en trouve même dans toutes les salles à manger de l’hôtel.

Des petites églises sur des promontoires rappellent à chacun son devoir de chrétien.

                                                         

Des cascades, des ruisseaux rafraîchissent un air chaud sous le soleil.

                                                         

On est pourtant à 1400 mètres. Les maisons toutes fleuries rivalisent entre elles, séparées par des petites clôtures en bois. Le « nain » du coin reste attentif, les jumelles autour du cou, prêt à intervenir au moindre désordre.

                                                         

Ici, les enfants apprennent très tôt à conduire leurs futurs engins agricoles.

                                                         

Il faut bien rentrer. Les conférences se terminent enfin, un peu long sans doute, surtout quand on ne comprend pas. On se concerte.

                                                         

Puis après un repas mérité, on dit adieu à ce charmant paysage.

                                                         

Retour en voiture. L’autoroute nous renvoie son soleil couchant. Au moins, on sait qu’on va vers l’ouest. Pas besoin du pendule du Professeur Tournesol.