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Un certain chêne vert
17 août 2014

Pèlerinage: pourquoi? Comment?

De nos jours, partir vers Compostelle est devenu banal ou presque. Nombreux sont ceux qui prennent le Chemin* et quand je dis Chemin, avec un grand C, cela ne désigne évidemment pas uniquement la voie qui part du Puy en Velay. Il s’agit d’un chemin spirituel, ce qui ne signifie pas non plus qu’on soit chrétien pratiquant ni chrétien tout court d’ailleurs. Un bon pourcentage a d’autres motifs que religieux pour l’entreprendre.

Au moment où j’endosse mon sac, que je prends mon bâton dans ma main, j’ai toujours les larmes aux yeux. Je sais pourquoi je suis partie l’an dernier et je sais pourquoi j’ai encore envie de continuer, malgré la douleur un peu partout, le poids du sac, le peu de confort parfois (malgré tout je déteste les dortoirs et je les évite autant que possible, ayant un sommeil difficile).

Et puis très vite l’émotion du départ s’envole et une euphorie la remplace, mêlée au désir d’avancer. Contrairement à ce qu’on pense, on ne rencontre que peu de monde : on avance tous dans le même sens (certains le font en sens inverse) et si on se fait doubler, on se salue, parfois on continue un bout de route ensemble, liés par le même but, la même idée, celle d’arriver à l’étape et pourquoi pas, un jour, à Santiago. C’est surtout dans les gîtes du soir qu’on fait réellement connaissance mais jamais on ne s’impose un voyage entier avec la même personne, à moins qu’il ne s’agisse d’une connaissance. Le hasard seul nous fait nous retrouver et c’est très bien comme ça. Il arrive même qu’on se fasse des confidences mais elles n’auront jamais de suite, j’ai toujours refusé qu’on me donne son adresse. Je ne désire pas poursuivre une intimité au-delà du parcours. Pour moi, ça fait partie du chemin : la solitude et le partage sans chercher autre chose que l’intimité du moment. Certains pèlerins se lient un peu plus que d’amitié et on les voit cheminer ensemble et ne plus se quitter.

Les kilomètres s’ajoutent aux kilomètres et en moyenne on en parcourt une vingtaine. Au bout de quelques jours, souvent passés les trois premiers, marcher devient un besoin, les endorphines font leur boulot. Mais quel que soit le nombre effectué, toujours les quatre derniers semblent ne jamais finir et c’est à ce moment qu’on ressent une vraie fatigue : les pieds font mal, parfois quelques ampoules dont il faut s’occuper de suite si on ne veut pas qu’elles deviennent une torture, les muscles sont lourds et tirent, la tendinite n’est pas loin… Enfin, souvent vers 15 ou 16 heures, on arrive au gîte, alors c’est la douche, le petit lavage du linge et le repos… Enfin, c’est ce qu’on dit car après une longue marche, j’ai du mal à me reposer, le sommeil me fuit, j’ai des impatiences la nuit, comme des courants électriques qui m’obligent à me lever, passer aux toilettes, boire un coup et me recoucher dans l’espoir qu’enfin le sommeil m’emportera. Les plus jeunes sont évidemment plus résistants, et encore !!!

 

Il y a un an je vous ai conduits du Puy en Velay jusqu’à Aubrac. Cette année, je vous convie à me suivre d’Aubrac à Cahors. Nous traverserons ensemble l’Aveyron et entrerons en Quercy. Mon but final sera le petit village où j’ai vécu de belles années que je ne peux pas oublier.

 

*En 2013, il a été comptabilisé 215 880 pèlerins arrivés à Santiago de Compostela. Certains ne partent que de Roncevaux. 50 718 personnes sont passées à St Jean-Pied-de-Port et il en part tout de même 3364 du Puy en Velay (et là, on ne compte que ceux arrivés à St Jacques) Si on compte tous ceux qui sont partis du Puy en Velay, au total les compteurs affichent 15 000.

Cette piste est la plus empruntée car c’est une des plus belles. Elle traverse des paysages variés et magnifiques qu’on ne peut qu’admirer.

DSC06067 1      DSC06069 1

Il est possible que je ne puisse pas publier tous les jours mais je ferai mon possible car mon emploi du temps est très chargé jusqu'au début du mois de septembre avec de nombreux déplacements et des visites.  Travailler sur les photos prend énormément de temps.

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Commentaires
A
alors de ma Bretagne ,je vais voyager avec toi !
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Z
je suis très impatiente, n'ayant pas encore l'âge de raison, et de la sagesse...<br /> <br /> vite la suite<br /> <br /> merci
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S
Tout comme l'an dernier déjà , je viens de te lire avec beaucoup d'intérêt .<br /> <br /> Merci pour ton partage .
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E
Bonsoir Martine,<br /> <br /> Je vais te suivre avec grand plaisir dans ton périple. Tu racontes bien et te lire est un grand plaisir. Je suis certaine que tu es revenue avec de belles photos. prends ton temps, je sais que tu es très occupée avec les tiens en ce moment. il te faut profiter des derniers beaux jours de cet "été mémorable !!!!! " Nous t'attendrons, reprends ton souffle.<br /> <br /> Tu expliques que lorsque l'on marche beaucoup à un moment donné on éprouve le besoin de marcher .... c'est exact. <br /> <br /> Bonne soirée Martine et Bravo pour tes silhouettes .... elles sont chouettes. Bises
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F
Ton récit est fort plaisant à lire et je comprends tout à fait tes motivations. Je n'ai jamais été tentée par le chemin de Compostelle mais j'ai déjà fait des balades à une époque qui me procuraient les mêmes ressentis et sensations, comme par exemple le tour du Mont Blanc ou certaines courses de montagne longues et épuisantes. On souffre mais quelque part on a besoin de cela parfois pour se dépasser, pour se reconstruire un peu, pour décharger notre trop plein de ras-le-bol, pour retrouver un peu d'humilité aussi.
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