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Un certain chêne vert
4 juillet 2012

Claparède

Ce fut un psychologue du début du 20ème siècle. Il est l’instigateur d’une pédagogie tenant compte des intérêts et des besoins de l’enfant. Il est un peu l’un des pères de l’école nouvelle.

Pourquoi je parle de Claparède ? Parce qu’il a dit ou plutôt écrit cette phrase soufflée par une de mes plus fidèles lectrices et qui résonne dans ma tête :

« Toute décision est un drame qui consiste dans le sacrifice d’un désir sur l’autel d’un autre désir »

Cette nuit j’ai fait un rêve qui semble n’avoir aucun rapport avec cette citation et pourtant...

C’était les vacances et depuis quelques années je n’étais pas retournée dans cette maison du Lot, celle que nous avions achetée parce que nous avions aimé ce village où nous avions vécu précédemment trois ans pleins et où nous avions les souvenirs d’une vie agréable et la naissance de deux de nos enfants.

Un rêve, c’est bizarre, c’est comme au cinéma, on voit des images mais on est, à la fois spectateur puisqu’on se voit de l’extérieur et acteur puisqu’on pense. C’est une situation assez peu confortable et angoissante de passer d’un état à l’autre.

Je me vois donc, un matin, en train de préparer le petit déjeuner dans cette ancienne grange à moutons réaménagée en maisonnette de trois pièces. On y rentre par la cuisine et je me vois de dos, devant l’évier, vêtue d’une robe de chambre légère, rayée rose et nouée à la taille par une ceinture en tissu. Quel âge, j’ai ? Je ne sais pas mais je crois que j’ai mon âge actuel, c’est assez imprécis. Et c’est là que je rentre dans la peau de mon personnage.

Je me dirige alors vers la salle de séjour, je ne sais pas pourquoi mais sans doute pour les besoins du rêve ou peut-être attirée par un petit bruit curieux, celui d’un robinet qui coule et je vois de l’eau qui surgit par le toit en plusieurs endroits, sorte de goutte à goutte qui par moment s’accélère. Pourtant il ne pleut pas, il y a même un grand soleil dehors. Des mares se forment par terre et je ne sais plus où donner de la tête pour faire cesser ce désastre incompréhensible. Les murs de la pièce suintent et le salpêtre envahit le crépi blanc. Je comprends alors qu’il faudra que je parte, que je ne peux plus rester dans cette maison qui me rejette, qui demande des réparations que je ne peux honorer, faute de moyens. Il faut que je la vende mais qui voudra d’une telle maison qui semble partir en morceaux en s'effritant ? Elle ne vaut plus qu’une bouchée de pain et je suis ruinée, sans doute incapable d’acheter autre chose avec le fruit de cette vente improbable…. Fin du rêve, je me réveille tout à fait, il est presque 7 heures et dès que la cloche de l’église sonne les 7 coups, je me lève sous les quolibets des martinets qui ricanent dehors, déjà en chasse.

Dans deux mois, exactement, je serai partie d’ici. J’ouvrirai le livre de mes souvenirs pour y classer cette tranche de vie, celle que je pressentais pour ne pas durer mais qui m’aura apporté beaucoup de plaisirs, même si je n’ai pas toujours su les reconnaître sur le moment. C’est maintenant que j’en mesure le poids. Ambivalence des sentiments et des choix.

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Commentaires
M
Très beau texte, <br /> <br /> je voudrais m'en aller et je reste,<br /> <br /> je n'ai pas ce courage de partir...<br /> <br /> quel rêve étrange...<br /> <br /> je vais aller rêver de ce pas nonchalant...<br /> <br /> il fait orage<br /> <br /> dehors et dedans...
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