Au bout du monde
Je suis allée au bout du monde et si vous ne me croyez pas, en voici la preuve même qu’il y a un sens prioritaire pour y arriver. En revient-on ? Pas sûr !
Mais commençons par le début : le village de Cabasson, de la commune de Bormes les Mimosas. J’étais sur la route du fort de Brégançon quand j’ai vu le panneau de ce hameau avec une mise en garde de route étroite sur laquelle il était mentionné qu’on ne pouvait pas faire demi-tour. Il n’en fallait pas plus pour m’attirer mais j’ai pris la précaution de laisser ma voiture dans un petit coin et de partir à pied.
Hameau bien calme, à quelques encablures de la mer et de ses plages. Hameau qui donne une impression de vacances à faire pâlir d’envie tous les parisiens stressés. Hameau de gens bien aisés et certains même très bien aisés qui possèdent des parcs bien peignés. Hameau aux volets encore souvent fermés qui attendent le mois de juillet pour s’ouvrir et animer la rue et à la petite école qui n’en porte plus que le nom et dont la cour de récré, envahie d’herbes folles ne résonne plus de cris d’enfants depuis longtemps.
Et je me suis enfoncée, marchant sur les pierres d’argent, pour en effet me perdre au bout du monde. Je suis montée dans une colline sans fin, me semblait-il. Mais même au bout du monde et peut-être justement parce que c’est le bout du monde, j’ai été récompensée par la vue qui s’offrait à mes yeux et à l’odeur que mes narines percevaient, celle d’un mimosa encore curieusement fleuri.