Lieux interdits
En ouvrant les volets, c’est le ciel bleu qui m’a sauté aux yeux. Le lointain était assez brumeux mais il ne faisait pas le temps prévu : il était censé pleuvoir.
J’avais envie de nouveauté et j’avais repéré la veille, tandis que nous faisions quelques emplettes au château Léoube, au-delà de Lalonde les Maures, des sentiers qui semblaient aller vers les collines. Durant la saison estivale, il est impossible de se garer sur cette route qui longe les domaines viticoles : elle est étroite et bordée de chaque côté de fossés qui permettent l’écoulement des eaux en cas de pluies très fortes comme le Midi connaît parfois. Pour accéder à la mer, qu’aucune route ne longe, certains domaines ont créés des parkings, payant bien sûr et d’ailleurs fort chers, ce qui doit être très rentable. Il faut reconnaître que ces plages plus difficiles d’accès ont gardé toute leur beauté et une bonne part de sauvagerie.
Néanmoins, j’ai trouvé un bord aménagé, devant un beau panneau de stationnement interdit pour me garer. J’ai franchi une petite chaîne au bord de laquelle un autre panneau signalait une propriété privée, accès interdit. Je commence à avoir l’habitude et je suis rentrée. J’avais préparé mon discours en cas de rencontre avec un garde assermenté : pas de cigarettes, juste un appareil photo en bandoulière et une vieille chienne qui commence à avoir du mal à suivre, alors, pas trop de risques qu’elle coure après le gibier si protégé par les chasseurs du coin.
Les chemins longeaient les vignes qui s’étageaient en montant, offrant quelques beaux points de vue.
J’aurais pu faire une omelette avec les champignons rencontrés, j’étais d’ailleurs étonnée qu’il y en eût encore en ce mois de juin. Ceci dit, ils n’étaient pas très sympathiques, surtout le premier !
Puis, sur le retour, j’ai retrouvé un petit chemin en sous-bois, aux odeurs d’essences de pin et aux pois de senteur contrastant avec le vert intense des lieux.