La cigale et le chat
Ça pourrait être une fable de La Fontaine. Au moins, le sujet serait traité avec humour. Mais là, il sera cruel. C’est l’histoire d’un chat qui croqua une cigale, sans autre forme de procès.
Mon attention fut attirée par un bruit curieux, une sorte de grésillement intermittent dans le salon : Minet avait rapporté sa prise qui voletait sans succès au sol, peut-être pour me la montrer mais au lieu de m’extasier je poussai un cri d’horreur qui le fit se sauver dans le jardin, sa proie dans la gueule. J’en pris mon parti. Pourquoi donc intervenir dans la nature féline ? Pourquoi me permettrais-je de faire la loi dans les jeux du matou, même si ça semble cruel ? Plus de souris dans son environnement, il se rabat sur ce qu’il peut !!!
Et puis, qu’ai-je fait hier soir quand, allongée sur mon tapis de gymnastique, j’ai découvert que j’avais, accroché à mes cheveux un beau scorpion ? N’ai-je pas hurlé puis pris l’aspirateur ? N’ai-je pas traqué la bête paniquée, sa queue relevée, prête à piquer, jusque dans les petits recoins derrière la commode ? Ne l’ai-je pas abandonnée dans le réservoir de cet aspirateur sans l’achever ? Je n’ai pas de leçon à donner à mon chat ! Joue donc, Raminagrobis ! Toi au moins tu l’as bouffée, il n’en reste plus que les ailes !